L’île de Yule de Johana Gustawsson, présentationLe 29 décembre 2012, sur l’île de Storholmen, Karl est appelé suite à la découverte d’une pendue âgée de 15 ans.22 novembre 2021, Emma est excitée mais a peur car elle va passer des semaines à expertiser les collections des Gussman.Avis L’île de Yule de Johana GustawssonUn polar nordique comme je les aime qui se passe en Suède. Karl est officier de police et il est appelé sur le manoir de l’île de Storholmen car le corps d’une pendue a été retrouvé. Le coupable n’a jamais été retrouvé. Neuf ans plus tard, même scénario, même endroit. Mais quelques jours auparavant, Emma, a commencé à estimer la collection de la riche famille de cette petite île, les Gussman. Ce n’est pas sans appréhension qu’elle a commencé son travail, surtout que des plages horaires strictes lui sont imposées ainsi que les pièces à visiter. Cela lui laisse le temps de faire des rencontres, de se faire des amis et de fureter un peu partout. Lors de l’estimation de cette collection, elle trouve une brosse avec un appel à l’aide à l’intérieur. Elle met du temps à s’en ouvrir à la police. Mais dès que c’est fait, Karl saura très vite qui elle est car Emma est attirée par ce lieu maudit, pour faire le deuil de sa soeur. Elle traîne une culpabilité derrière elle depuis 9 ans et sa mère ne fait rien pour arranger les choses.Au fil des pages, le lecteur suivra les pas de l’enquête où aucun indice ne permet de la résoudre. Un cycle de 9 ans ? Comme les sacrifices viking ? Ce serait trop beau pour être vrai. Mais ii faudrait trouver le ou les coupables car les meurtres se ressemblent étrangement. De plus, la découverte d’un cadavre dans une malle et la mort de l’ancienne maîtresse de maison dans des circonstances troublantes ne vont rien faire pour arranger les choses.C’est l’histoire d’une famille riche, dont un ancêtre a construit ce manoir. Un manoir perdu à cause de faillite mais ensuite racheté. Un ancêtre qui était bien vu sur cette île, mais s’il était jugé un peu excentrique mais qui a été très proche des quelques habitants. Son héritier, par contre, lui se cache, personne ne le voit, tout comme sa femme et son fils, jugé attardé. Est-ce qu’ils sont responsables de ces disparitions, de ces meurtres ? C’est l’histoire de la perte d’une femme, d’une soeur et cette douleur qui ne s’arrête pas car on doit vivre sans. C’est l’histoire de fantômes, de légendes, de sacrifices.Le lecteur s’interroge au fur et à mesure sur les personnages. Karl aime-t-il vraiment sa femme qui semble avoir disparu en mer ? Cet élément a été un peu confus car le lecteur l’apprend de but en blanc. Qui est réellement Karl ? Que cache-t-il ? Que subit également Théo, ce jeune garçon aux prises des cris de sa mère. J’ai bien aimé le personnage d’Emma, qui cherche à être aimée, qui est angoissée et culpabilise depuis que sa soeur est morte. Mais Emma est une femme forte.Johana Gustawsson nous entraîne dans un formidable univers, dans une terrible enquête. Elle dévoile ses éléments au fur et à mesure, quitte à perdre un peu son lecteur, notamment avec l’histoire de Viktoria, employée au manoir et qui doit subir les cris de sa patronne. Elle voudra sauver le garçon comme elle l’a promis à sa fille. Mais elle sera trop curieuse. Trop curieuse est également Emma qui va découvrir des secrets profondément enfouis et une double vérité qui fait mal. L’univers est très bien ficelé. Le lecteur ne s’ennuie pas une seule seconde et subit les révélations les unes après les autres. Cela donne un très bon roman, même si l’esprit est un peu embrouillé. Un très bon roman également très bien documenté sur la médecine légale.