En seulement deux romans (Sucre noir et Héritage – je n’ai pas lu Le Voyage d’Octavio), Miguel Bonnefoy a gagné sa place dans la liste des auteurs dont je lis systématiquement les ouvrages sans même m’enquérir de leur sujet. C’est donc naturellement que je me suis procuré L’Inventeur et que je me suis plongé dedans à l’aveugle. Et comme je m’y attendais, j’ai été envoûté.
Augustin Mouchot, le personnage principal de L’Inventeur, a réellement existé. Ingénieur et enseignant français, il a consacré sa vie à l’énergie solaire et a inventé les premiers outils de conversion. Malheureusement pour lui, si ses travaux lui ont valu l’oreille attentive du gouvernement et de la communauté scientifique de l’époque, ces derniers ne sont pas parvenus à la postérité et, après être mort dans le plus grand dénuement, il se trouve aujourd’hui inconnu du grand public. Mais c’était sans compter sur Miguel Bonnefoy qui a décidé de s’emparer du personnage pour le réhabiliter au travers d’une biographie romancée envoûtante.
Comme à son habitude, l’auteur parisien d’origine sud-américaine, avec une plume simple mais envoûtante, tisse un récit empreint de péripéties exaltantes où le héros est ballotté de droite à gauche par un destin goguenard. Et si le fond de ce récit est vrai puisque Augustin Mouchot a réellement existé, la broderie romanesque avec laquelle Miguel Bonnefoy emballe les vérités historiques sont tout simplement réjouissantes.
Un grand roman de plus pour Miguel Bonnefoy, cela devient une – très bonne – habitude.