Roman intéressant pour qui s'intéresse à cette période historique d'après guerre (Seconde), dans un village français (Meung sur Loire), jusqu'en 66 et le retrait de la France de l'OTAN. En gros, l'occupation américaine.

Car le roman est extrêmement précis sur les dates et les faits historiques. Admettons.

Mais c'est aussi un roman bourré de référence à François de Villon... tellement que parfois on a l'impression à de l'étalage. Ce n'est pas forcément nécessaire. On pourrait croire que c'est un roman biographique d'un personnage fictif qui aurait pu exister. Certes.

La fin déçoit déçoit autant que le début était cliché. Mais ça reste un roman plutôt agréable à lire, malgré les lourdeurs d'ancrage historique. Pourquoi vouloir à tout prix situer, constituer le roman dans une époque, une date, un lieu? Effectivement, les personnages Patrick et Maris-José sont ce temps, ce lieu, ils l'incarnent, ils s'inscrivent dedans, dessus, voire contre.

Prend des allures de roman d'initiation : en vrac : premiers émois sexuels, fin de l'enfance, amours enfantins et amours adolescentes, le bac, la soir d'autre chose d'autre part, la révolte contre les parents, les amis, le sperme, la musique, la littérature, la politique,...

Mais peut-être est ce cette sacrée époque qui veut ça. C'est totalement désespéré comme roman.

Quant au style, il va, il vient. Entre le sujet-verbe-complément et l'envolée qui paraissant sans queue ni tête, finit par l'être réellement et détruit un peu plus la crédibilité du personnage secondaire qui la prononce. Ridley qu'il se fait appeler.

C'est peut-être le personnage qu'on peut le plus aimer dans ce roman. Drogué, anti-américain, assez coco pour les critiquer, receleur de clopes US, pianiste de jazz génial, cultivé, finalement il devient une ombre recherchant le Nirvana, premier blanc de Meung/Loire se disant "bouddhiste noir"...

Parce qu'on parle aussi de jazz dans ce bouquin, mais mal -impression purement personnelle- chez Quignard, le jazz cogne, il est brutal, désordonné; on le dit "beau", mais ça ne suffit pas à nous le faire ressentir. Dur. Dommage.

Au final, roman décevant parce que trop étalage de culture, trop de tout, ... La période n'est pourtant pas souvent traitée, c'est dommage d'encore une fois être saisi de dégoût face à un déversement de sentiments personnels au lieu de vraiment versé dans la fiction, même historique.
Misarweth
2
Écrit par

Créée

le 27 mars 2011

Critique lue 297 fois

Misarweth

Écrit par

Critique lue 297 fois

D'autres avis sur L'Occupation américaine

L'Occupation américaine
Misarweth
2

US Go Home !

Roman intéressant pour qui s'intéresse à cette période historique d'après guerre (Seconde), dans un village français (Meung sur Loire), jusqu'en 66 et le retrait de la France de l'OTAN. En gros,...

le 27 mars 2011

Du même critique

No pasarán, le jeu
Misarweth
8

Le gamer politique

Classé en fantastique après quelques hésitations, les puristes se récrieront, je prend le risque. Livre certes dans une collection s'adressant à l'origine plutôt aux adolescents mais qui, dans son...

le 27 mars 2011

9 j'aime

Spinoza encule Hegel
Misarweth
10

Critique de Spinoza encule Hegel par Misarweth

Avant Mad Max, après mai 68, il y a Pouy. Petit opus, qui se lit vite, qui se déguste par paragraphe. Ça exhale la furie, ça suinte la référence littéraire, ça délire la nomination. Les piteuses...

le 27 mars 2011

9 j'aime