L'Oubli
8.1
L'Oubli

livre de David Foster Wallace (2004)

Première fois que j'essaie de lire un livre de Foster Wallace, alors avant d'essayer l'Infinie Comédie qui est sensé être un chef-d'œuvre, j'ai voulu commencer par des nouvelles, et j'ai choisi l'Oubli (Oblivion) qui m'est tombé entre les mains et j'ai voulu le faire dans l'ordre. Ici il y en a 8.


La première, "Mister Squishy", je n'ai pas réussi à la lire jusqu'au bout. Pourtant j'ai essayé. Pourquoi ? Dans cette première nouvelle on assiste à un test produit, en l’occurrence des petits gâteaux ou barres chocolatées, peu importe. On va nous décrire les méthodes pour les faire manger, la couleur de la moquette, les vêtements des participants à l'expérience, la composition des produits et tous les détails les plus insignifiants. Ensuite un personnage escalade la façade de l'immeuble. On aura droit à une description extrêmement détaillée de ses vêtements et de sa progression alors que la séance de test produit se poursuit. La raison pour laquelle le personnage escalade l'immeuble est peut-être le seul élément qui puisse éveiller une curiosité chez le lecteur et donner envie de lire jusqu'au bout. Mais autrement, toutes les descriptions sont d'un ennui profond. On voit ce qu'à voulu faire l'auteur : nous décrire des choses qui se passent dans notre monde contemporain, des choses sans aucun intérêt, et très ennuyeuses et les décrire de la manière la plus précise et détaillée possible, jusqu'à l'ennui, jusqu'à la nausée. L'effet est réussi, mais je n'ai pas réussi à terminer, et je n'ai pas été assez curieux pour savoir ce que ce personnage faisait à escalader la façade de l'immeuble.
Je mettrais donc 1 ou 2/10, pour le geste.


Cependant je n'ai pas voulu m'arrêter là. J'ai essayé la 5eme nouvelle "Ce cher vieux néon". Ici on est dans autre chose. Le début invite à continuer, on rentre dedans tout de suite, et s'il y a des descriptions toujours très précises à la limite de l'inintéressant, et des phrases interminables, il y a quelque chose, il y a un contenu. Un personnage annonce dès le début qu'il est déjà mort, qu'il va se suicider à la fin de la nouvelle, comme évidemment l'a fait pour de vrai l'auteur quelques années après. Il va nous raconter pourquoi il se suicide, ce qui l'a amené à le faire et une partie de ses derniers moments, et notamment ses rendez-vous chez un psy qui constituent peut-être ce qu'il y a de plus intéressant dans la nouvelle. Il y parle aussi de logique et de paradoxes logiques, de paradoxes temporels, et invente aussi ses propres paradoxes. J'ai quand même été un peu déçu par la fin, mais ça m'a donné un peu plus envie d'en lire d'autres que la première.
Ici je mettrais 5 ou 6/10


Ensuite j'ai lu la 6eme (qui est très courte, si vous voulez commencer par la plus courte je pense que c'est celle-là) et qui s'intitule "La philosophie et le miroir de la nature". Dans celle-ci, un homme qui semble sortir de prison ou quelque chose comme ça, en tout cas qui a ou qui a eu des problèmes avec la justice accompagne sa mère dans le bus. Sa pauvre mère a voulu faire une petite opération de chirurgie plastique au niveau des yeux, autour des yeux, mais ça s'est mal passé, ça a raté, alors elle a voulu se refaire opérer pour arranger ce qui avait été raté, manque de bol, c'était encore pire (plastic surgery disasters), alors elle ressemble à la femme qui crie dans la douche dans Psychose ou au Cri de Munch, bref elle fait peur et elle a peur de prendre le bus toute seule alors son fils l'accompagne. Au début ça commence à peu près normalement, mais rapidement l'auteur va s'amuser à intercaler des descriptions des ennuis avec la justice du fils, du procès que la mère veut faire pour ses opérations ratées, de ce qui se passe dans le bus, et d'informations sur la vie des araignées. Sauf qu'il n'y a pas un paragraphe sur chaque chose, mais plutôt une phrase sur l'un, une phrase sur l'autre ce qui fait qu'on se perd rapidement. Bref, comme si vous regardiez une série avec un montage raté, où vous ne voyez jamais une scène en entier, mais seulement des petits bouts de scène, comme quelques secondes, puis des bouts d'autres etc.
4/10


Après m'être farci cette troisième nouvelle, je vais essayer les autres et vous dirais ce que j'en ai pensé avant de mettre une note définitive.

Hunkarbegendi
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Derniers livres lus

Créée

le 13 août 2021

Critique lue 193 fois

Hunkarbegendi

Écrit par

Critique lue 193 fois

D'autres avis sur L'Oubli

L'Oubli
Hunkarbegendi
5

Critique de L'Oubli par Hunkarbegendi

Première fois que j'essaie de lire un livre de Foster Wallace, alors avant d'essayer l'Infinie Comédie qui est sensé être un chef-d'œuvre, j'ai voulu commencer par des nouvelles, et j'ai choisi...

le 13 août 2021

Du même critique

La Mort de Louis XIV
Hunkarbegendi
3

La Mort du Spectateur

Ce film est d'un ennui ... mortel; À défaut de vraiment mourir vous risquez à coup sûr l'endormissement. Idéal pour tous ceux qui souffrent d'insomnie. Ou si vous voulez torturer quelqu'un. Un...

le 13 févr. 2019

6 j'aime

1

Guerre et Paix
Hunkarbegendi
8

Critique de Guerre et Paix par Hunkarbegendi

Une excellente adaptation du livre de Tolstoi, sans doute la meilleure à ma connaissance. À l'écriture on retrouve Andrew Davies, connu pour ses adaptations de romans classiques tels que Pride and...

le 18 févr. 2016

6 j'aime

Game of Thrones: The Last Watch
Hunkarbegendi
5

Critique de Game of Thrones: The Last Watch par Hunkarbegendi

Documentaire post-autopromotionnel assez superficiel et donc décevant sur la série Game of Thrones. Certes, on y suivra le point de vue assez intéressant d'un figurant, tout en restant toujours...

le 28 mai 2019

5 j'aime