"(Vous allez à) Tabriz...En hiver...Avec de si jolis doigts!"
"40 jours et 40 nuits" à observer tout un pays. Un témoignage en retard? Des rencontres, mais pas de quoi en tirer des conclusions si générales...une caméra le suivant aurait été épatante car beaucoup de ces rencontres et lieux sont très cinégéniques: je pense, entre autres, quand il rencontre un feu millénaire et ses adorateurs silencieux, quand il échange avec l'opiomane pétomane, quand il observe un si bel arbre millénaire à côté d'un Elvis Presley; ...et après la 'femme en bleue' chez Michel Deville, je n'oublierai pas la fille en orange de Désérable dans une scène qui rappelle aussi Bardot dansant (Et Allah créa la femme?); il y a aussi une scène très cinématographique de voiture noire en pleine nuit pluvieuse où visiblement l'auteur n'a pas vu 'Hitcher' avec Rutger Hauer etc.
Sans parler du moment horrible (à moins de ne pas avoir vu de films et séries), que doit être quand on découvre qu'on est pas vraiment conduit dans un commissariat mais dans un... garage!...je pense aux Sopranos? et à l'étau dans Casino de Scorsese?
J'ai souri à la scène qui serait à la fois abominable mais plutôt hilarante dans un film, celle du mot clé/safeword/code de sécurité, dont il avait convenu avec prudence, pour dire qu'il est dans la merde...mais sous le coup du stress, ces mots ne lui reviennent pas du tout. Cette scène de réalité de perte de mémoire, était une scène de comédie chez Léo McCarey dans 'Le kid d'Espagne' où le héros stressant ne se rappelle soudain plus du mot-clé désarmant/calmant un taureau qu'il est censé maitriser.
Désérable se rend en Iran contre l'avis de tous, dont du gouvernement, Gallimard en publie quand même le journal du voyage/expédition/tentative de suicide?: son itinéraire est celui "emprunté soixante-dix ans plus tôt par Nicolas Bouvier et Thierry Vernet dans L'Usage du monde".
Ces deux Suisses, un écrivain, un peintre, étaient eux dans leur vingtaine, avaient peu d'argent, l'auteur Français en a presque quarante, et est plutôt couvert.
Il m'a donné envie de les lire: ce qui fait de lui, un vrai bon éclaireur. Il parle d'une lecture "déflagration" même s'il est quand même resté "sédentaire" car "les années filent, votre jeunesse prend le large." Elle.
Il m'a parfois fait l'effet d'un sondeur se rendant en Iran.
Il va faire "nombre de rencontres parfois insolites" comme un personnage de 'O'brother, where art thou?' des frères Coen.
Je conseillerais sa lecture plutôt au plus de 18 ans pour une ou scènes ou infos insoutenables.
Même s'il y a de l'humour (un peu le même gag quand même; celui du quiproquo...lui donnant parfois un petit côté Mr Bean en France, voire Jean Dujardin en OSS117).
D'ailleurs, dans un train, il rencontrera une sorte de contrôleur que j'ai imaginé en Mr Bean fou, en Peter Sellers, passant sans cesse sa tête dans son compartiment pour soudain lui crier des mots en Français qu'il apprenait...(une scène hilarante quand j'y repense...cette sorte de Zébulon passant sa tête façon Marty Feldman ou Walter Matthau égrainant "fontaine, coquelicot, Macron, Zidane...même la nuit! où il vient de se rappeler de "chevrefeuille" et ...de "RATATOUILLE!!!!".
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En autre moment où 'la-réalité-dépasse-la-fiction' est quand il quasi rencontre un sketch de Patrick Timsit surréaliste...ses auteurs et lui avaient inventé un "garagiste-gynécologue"...Désérable rencontrera en vrai un garagiste aussi multitâches puisque ostéopathe...
Beaucoup semble se passer dans des garages en Iran. Deux fois au moins, l'auteur passe par un garage pour autre chose que les habituelles actions en ce lieu.
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Il croise un cocu largué qui va noyer son chagrin par la pédale, le vélo:
"A mesure que Marek pédalait, son chagrin s'estompait: on a moins mal au coeur quand on a mal aux jambes." (Désérable). Ce Marek se révèlera aussi collectionneur de ...Petit Prince, "surnom que lui donnait son ex-femme".
...me faisant découvrir un Keyserling: "Le voyage autour du monde, est pour l'homme le plus court chemin qui le conduise à son être".
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L'auteur me fait mieux comprendre la misère de ce monde quand je découvre que "pour beaucoup d'Afghans, l'Iran semblent un éden, c'est dire".
Même si comme cinéphile, beaucoup des personnes qu'ils rencontrent en se mettant en danger, m'avaient déjà été présentées en toute sécurité par le sous-estimé réalisateur Michael Winterbottom . Ce réalisateur m'avait déjà tout dit, tout expliqué, tout averti, tout souligné dans son "In this world", il y a justement 20 ans, belle année 2003 où je rencontrais celle qui va devenir ma femme.
Je regrette qu'il semble avoir fallu à Désérable de physiquement rencontrer "Habib" pour connaître ces infos et ses sensations...un peu comme Thomas dans la Bible.
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Il m'a parfois fait l'effet d'un sondeur se rendant en Iran.
Mais un peu au pifomètre, surtout quand il écrit, un peu confiant et péremptoire:
"Il suffit d'ouvrir les yeux, tout le monde ou presque en Iran est opposé au régime."
Pas un seul sondeur en Europe, en dépit de la paix, démocratie et informatique a réussi à vraiment me donner les résultats des élections en France, Espagne et ailleurs...je trouve courageux ou "crazy insane in the membrane" qu'un écrivain sonde 40 jours une population et mette noir sur blanc: "tout le monde est opposé au régime". Il me semble qu'après seulement 40 jours...on est encore plutôt puceau des infos sur TOUT l'Iran.
"Tout le monde ou presque en Iran est opposé au régime."?...
Alors que moins de 100 pages plus tard, il dira lui-même qu'il faut se méfier de "l'effet de loupe" (indeed).
Tout ça car, entre autres, il aperçoit une, UNE, femme voilée "rentrer du bazar avec trois fers à repasser dans un sac : chaque fois qu'un agent du régime coursait quelqu'un sous ses fenêtres , vraiment , c'était à n'y rien comprendre , son fer tombait du balcon." (arf arf)
Encore un peu d'humour. Un vrai film, voire du Tintin avec Haddock en burqa...je venais justement de voir Julie Kavner et Woody Allen se déguisaient en burqa pour fuir et s'opposer au régime dans son 'Nuits de chine'.
Mais de là à conclure que "tout-le-monde-est-opposé-au-régime"?!
Donc est-ce à dire que les supporters du régime Iranien et cette forme d'Islam, ne seraient qu'en France? (c'est pas Désérable qui le dit, c'est moi qui le demande de cette manière).
Il est vrai que Khomeini a fait un long séjour en France sous la droite alors partout au pouvoir...alors qu'on ne parle que de "l'Islamo gauchisme"(sic), Valéry Giscard d'Estaing était alors au pouvoir.
Désérable m'apprends que Khomeini a alors "fondé le Bassidj. L'idée, c'était de pourvoir la République islamique en jeunes volontaires candidats au martyre. Le plus souvent des gamins (mineurs) recrutés dans les campagnes et les quartiers populaires...(elle deviendra la) milice intérieure chapeautée par les Gardiens de la révolution...(pour) soutenir les forces anti-émeutes, écraser et surveiller les citoyens".
Pour faire respecter "La souveraineté du Dogme, la primauté du religieux sur le politique. Un cauchemar pour laïcs." dit très justement Désérable.
Et cauchemar pour les lecteurs, dont les tentatives d'humour de l'auteur peuvent alors commencer à taper sur le système, tant le fond est de moins en moins drôle. A se demander ce que cet écrivain fait là?
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J'ai quand même bien souri à la description du bazar et notamment sa rue des libraires...où l'oeil de l'auteur, sans doute frisant aussi, remarque qu'entre autres, tous les auteurs russes sont "reconnaissables à leur barbe"...il croise aussi Hugo etc. ...même les livres semblent donc barbus.
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Il rappelle (ou apprend dans mon cas) que la censure et torture ont commencé bien avant l'arrivée des islamistes, ciblant avant aussi artistes et journalistes. Ce sont les pages les plus dures. Où je découvre "le poète romain Juvénal" (autre éclairage utile pour moi après Bouvier, Keyserling) :
"Qui me gardera de mes gardiens"?
Copycomiquant un sociologue, Farhad Khosrokhavar, Désérable me le résume efficacement:
""Le religieux prime sur le politique: il y a tous les signes d'une théocratie. En réalité, la République islamique est une kleptocratie doublée d'une thanatocratie, une 'klepthanatocratie, càd un régime corrompu qui s'approprie les richesses d'un pays et se maintient au pouvoir en régnant par la mort et par la peur des mises à mort."...les pendus sont laissés dans les rues, me rappelant des détails de la jeunesse de Riad Sattouf au Moyen-Orient 1978/1984 dans l'Arabe du futur tome 1...et la série La servante écarlate où on croise aussi des pendus aide-mémoire.
Bien que se rendant en Iran, l'auteur nous confie penser manquer de courage; il cite des bons mots et belles citations que d'autres ont réussi à dire avant de mourir: comme Danton (rapprochement d'ailleurs douteux) et Tristan Bernard. Ce touchant aveu de "réserve limitée" en courage et qu'il n'aurait en pareilles situations,lui, sans doute qu' "envie de pleurer", m'a rappelé Jean Yanne qui avouait qu'il aurait sans doute parlé pendant la Seconde Guerre mondiale, par peur de la torture...comme Galilée renonçant à tout "juste à la vue des instruments" que ses geôliers lui ont montrés (comme me l'apprenait Hervé Pierre le jouant): "j'aurais sans doute même fait des t-shirts avant avec les noms" disait Jean Yanne.
Après cet aveu de lâcheté plutôt virtuelle, il fait l'aveu d'une lâcheté réelle: il se promène avec une fille qui crie soudain un slogan dangereux, et il se voit avoir un mouvement de recul et éloignement...du genre "je ne suis pas avec elle".
J'en ai eu le même en entreprise lors de mon premier stage.
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"Tu le veux?":
J'avais entendu parler de l'incapacité de certains asiatiques à dire non, par peur de perdre la face ou de paraître impolis. Mais je ne connaissais pas le "ta'ârof" en Iran: en gros, c'est par exemple faire semblant de vouloir ne pas être payé ou faire semblant d'inviter quelqu'un etc. ...un casse-tête me rappelant quand on offre ses derniers carreaux de chocolat à ceux que pourtant on aime et qui feignent de les refuser d'eux-mêmes, sachant que vous ne les offriez pas vraiment, et escomptiez leur refus.
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Désérable émet l'hypothèse que la révolte est surtout économique: "Si on avez trouvé du pain à paris en 1789, les femmes n'auraient jamais marché sur Versailles" (rapprochement/comparaison déjà risqué) mais il ajoute "La question du voile de est aussi le cache-misère d'un rial (qui ne vaut plus rien)" (sic)
Entre l'humour peut-être déplacé et des conclusions parfois catégoriques comme celle-là, je trouve l'écrivain parfois un peu péremptoire. Sauf erreur de ma part, il me semble que même des pays et peuples très riches et aisés financent et soutiennent le terrorisme et l'Islamisme.
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Après 'tous les iraniens sont contre le régime', on a aussi droit au tous "les iraniens sont des chauffards": j'ai l'impression qu'on l'entend de tous les pays..."Italiens"... "Français"...en matière de conduite, je me demande si on est vite pas l'Iranien d'un autre?
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Informé par Ben Affleck:
Les rares lecteurs qui penseraient que je parle trop de films au sujet de ce livre, l'auteur fera lui-même finalement aussi allusion à des films...il raconte par exemple avoir préparé son voyage en regardant avant de partir ...'Argo' de Ben Affleck sur la prise de l'ambassade Américaine pendant la révolution islamique en 1979.
Il utilise lui-même l'expression : "Rembobinons la pellicule" pour raconter l'historique du "port du voile obligatoire" décrété par Khomeini.
A un autre moment insoutenable, il fera même allusion à une scène de 'Full metal jacket' (page 130)...plus drôle du tout là.
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« Les sanglots longs des violons de l’automne »:
Je l'espère véridique même si triste, car le passage à la "Ici Londres" m'a bien fait sourire.
Je connaissais les messages codés du genre « Les carottes sont cuites » (code pour annoncer l'imminence du débarquement des troupes alliées en Normandie le 6 juin 1944), je découvre:
""Fais attention! Il y a des gâteaux sur la table et il ne faut pas y toucher pendant les trois jours qui arrivent. ça risque d'être trop sucré..." ...que Désérable traduit par: "Evite les attroupements les trois prochains jours ; ça va chier."...c'était après la mort de Masha Amini, les autorités avaient aggravé les tensions par la mauvaise foi et culot habituels..."elle-était-malade"...avec peut-être une dose de "connue défavorablement de la police"...ou une dose de "elle est tombée sur le radiateur" (Bertrand Cantat au sujet de ma polytraumatisée Marie Trintignant)
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Une fois en Iran, pour continuer à apprendre à son sujet, Désérable regarde ...la télévision Suisse en replay. Et dans la même double page, fait le reproche à "l'impératrice Farah" d'être trop restée dedans et de ne pas "connaitre les pauvres": "En réalité, elle ne voit pas le peuple".
Puis sur trois pages, l'auteur répétera le mot "Shah" des dizaines de fois, accompagnées de "ne voit pas les pauvres" plusieurs fois.
Les films/reportages Suisses que regarde l'auteur dans sa chambre en Iran sont des journalistes "Claude Smadja/Gérald Mury", réalisés par "Raymond Vouillamoz/Jean Claude Chanel" où il croise le prophétique:
"Vous savez, si une république islamique faisait exactement la même chose que le régime précédent, elle serait confrontée à la même révolution."
- en autre détails: dans des moments de tension avec les autorités, me rappelant la fin dans le bus de Salvador ou de La Déchirure (je les confonds), on lui demandera toutes une série de questions de sécurité dont ..."connais tu M'Bappé?" ou "qui va gagner la coupe du monde?" Dans ces films d'Oliver Stone ou de Joffé, les journalistes s'inquiétaient d'où cacher leur pellicule de films...ici, l'écrivain s'inquiète des photos de son portable et conversation sur réseaux sociaux. Il faut surtout pas qu'on le pense journaliste, mais écrivain...
- ...et François-Henri Désérable tentera même de se faire passer pour un Barbara Cartland homme.(
- il rencontre un prof de biologie très très pro régime ouvertement...(me ramenant soudain à la mémoire un de mes profs préférés, un prof de bio au collège, racontant blagues aussi comme Désérable sur sujets sérieux, nous éduquant sexuellement, notamment sur la "quantité normale de sperme d'une éjaculation", puis en cours particulier, son gag favori était d'affubler régulièrement notre squelette d'une cigarette, le plus souvent dans la mâchoire du décharné; un de mes premiers deuils de jeunesse d'apprendre que ce prof s'était pendu dans son garage:
...le prof de biologie de Désérable est une sorte d'islamiste Bayrou-iste, hypocrite et Macroniste quand il dit tout en même temps et son contraire: "Nous , en Iran, on aime les gens de tous les pays...Nous n'avons rien contre eux. Seulement leur gouvernement."
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Le devoir de mémoire ou le culte de la rancune?
Je crois que des Corses se souviennent et entretiennent sur des générations de broutilles et querelles de voisinage, Désérable m'apprend, si j'ai bien compris, que c'est pire en Iran où les entrées de villes, si elles n'ont "pas de McDonalds" ou de ronds-points ornés de roues de tracteur sculptée en forme de fleur...ont quasi toutes à la place, des images de mineurs martyres...l'auteur m'apprend que le "culte des martyrs" entretient la mémoire lointaine; par exemple "d'Ali le premier imam chiite assassiné par les kharidjites"...en 661. Ou celle "d'Hussein, fils d'Ali et petit-fils du prophète , décapité par les Omeyyades", il y a ...14 siècles.
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Il se moque de deux Polonais chouinant de ne pas pouvoir avoir d'omelettes:
"On ne dira jamais assez les victimes collatérales que font les révolutions."
Pire (selon moi), bien plus tard, il croise deux touristes qui tentent de voyager pour le moins cher possible donc ils négocient les prix à la baisse de partout même chez les hypers pauvres...ils sont Suisses (page76).
Il se moquera aussi de Stendhal et d'un journaliste Français, casanier, sédentaire...
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Il m'a donné envie de voir "le bleu des fresques" d'une cathédrale dans le quartier Arménien d'Ispahan (au fleuve tant vanté par les poètes, désormais totalement "à sec"):
..."cet inimitable bleu persan qui allège le coeur, qui tient l'Iran à bout de bras, qui s'est éclairé et patiné avec le temps comme s'éclaire la palette d'un grand peintre"...
Comme à Edinburgh, Ispahan a une haute montagne, lieu de promenade aussi où après tout ce bleu, Désérable rencontre une femme sans hijab mais un survêtement violet vif...études d'ingénieure, apprenant "l'anglais avec Friends"...venue si haut pour tourner une vidéo anti-mollahs pour Instagram.
Ce qui donne à l'auteur l'occasion de donner son avis ou pas sur les européennes se coupant une mèche de cheveux sur Instagram par solidarité...une page dont je ne suis pas fan tant elle ménage la chèvre et le choux, et dit tout et son contraire au sujet de cette démarche (page 67) . Un peu comme Macron qui vient d'Amiens comme Désérable.
Il a des doutes sur ce geste de solidarité.
Il aura aussi des doutes sur les journalistes parlant de l'Iran sans y être (page 122)
Après les journalistes, il corrige aussi Stendhal 10 pages plus tard.
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Eram en persan veut dire "paradis".
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Chiraz/l'Iran est connue pour être la ville/le pays des poètes...et quelques romanciers; ces pages donnent l'occasion à Désérable de faire un très riche 'name-dropping' dont je découvre les noms que j'espère explorer plus tard:
"Iraj Pezeshkzad, Négar Djavadi, Azar Nafisi, Zoyâ Pirzâd, Sadegh Hedâyat, Ferdowski, Saadi, Khayyâm, Nizami, Rûmi, Djadi, Yadollah, Royaï, Sohrab Sepehri, Forough Farrokhzad...":
"...Hafez. Le prince des poètes. L'écrivain national...résonne en Iran comme chez nous celui de Baudelaire"
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Vivent les probabilités! Et après mon cliché 'la réalité dépasse la fiction', j'ajoute: le-monde-est-petit...:
Il rencontre au hasard une personne qui ouvre un livre quasi au hasard qui est un cours de langue débutant; il l'ouvre au hasard à une page où deux personnages parlent d'un lieu de rendez vous...et Désérable au hasard en voyage en Iran entend alors l'adresse Lyonnaise où il a habité un an!
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"Il ne sait même pas qui est Michel Drucker" disait Didier Benureau en docteur au sujet de Jacquouille la fripouille dans Les Visiteurs.
"Ils n'ont même pas de page wikipédia" dit Désérable au sujet de pays dont Darius Ier était le Roi: "le pays des Scythes à bonnets pointus; le pays des Ioniens éloignés de la mer; la Sattagydie, l'Amyrgie".
Sur les ruines majestueuses mentionnées par "Pierre Loti", Désérable tombe sur des graffiti écrits par un personnage impliqué dans le complot contre Hitler au cours de l'Opération 'walkyrie' que je connais grâce à la version de Tom Cruise: ce "F. W. Graf Schulenburg" est venu trois fois en Iran, 1926 1930 1931...pendu en 1944 à Berlin.
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Une des meilleures scènes du livre est Désérable au pied d'un arbre 4 fois millénaires...dans ses 40 jours à presque 40 ans. (ça ferait une belle scène de film; à l'horizon; en ombres chinoises).
Surtout qu'en quasi scène de film indépendant Américain, il prétend qu'un Iranien en blue jean délavé jouait de la musique pas loin..."coiffé comme Elvis Presley"...une chanson interdire écrite à la mort de Masha Amini "par Shervin Hajipour passé par la Star Ac' iranienne".
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Une des meilleures scènes du livre est Désérable au pied d'un feu sacré jamais éteint depuis presque 2000 ans...des prêtres zoroastristes?, adeptes de Zarathoustra, alimentent ce feu avec "du bois de prunier"...(et ils me prennent tous pour un de ces fruits?):
"C'est d'une beauté à vous soulever de terre et , d'ailleurs, je lévitai légèrement".
Où j'apprends que ces adeptes de Zarathoustra en Iran (religion officiel de l'empire jusqu'à l'arrivée de l'Islam où ils "sont convertis de force") donnaient "leurs cadavres aux charognards" mais en haut de très hautes tours (bien sûr)...comme les familles filmées dans 'Himalaya, l'enfance d'un chef' (de Perrin et Valli, monté par Yoyotte).
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Je n'ai pas compris la dédicace finale du livre: "Ce récit est aussi pour Alma d'Ollone, qui tutoie les anges"...Alma d'Ollone semble un personnage d'Opéra? d'un Silvio Pellico?
Je me serais attendu à Masha Amini ou ce triste "Khodanor Lojei" qu'il me fait découvrir.
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La scène où il commande au hasard dans un restaurant et se retrouve avec encore un n-ième Kebab, est arrivé à mes parents en voyage de noces en Italie où débutants, ils n'ont finalement eu que des pâtes. On lui avait annoncé des délices mais n'aura croisé que beaucoup de kébabs (si j'ai bien compris).
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Il rencontre aussi un voyageur qui désormais remplit sa voiture d'eau, depuis qu'il a failli mourir sans eau: il avait été sauvé par un bédouin...je découvre après, que même Antoine de Saint-Exupéry sans eau aussi, avait été sauvé par un bédouin.
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Au passage, j'ai aussi appris que le Shah d'Iran avait aussi détruit des chef-d'oeuvres: je croyais qu'il y avait que l'Etat Islamique pour faire ça: "Sous le Shah, on avait détruit la citadelle; celle-là même que "si belle, les Mongols émerveillés n'osèrent (eux) la détruire..." (Nicolas Bouvier, "L'Usage du Monde" sur Tabriz)