C’est un roman que j’ai lu avec beaucoup de curiosité. L’histoire de Kahu, cette petite fille maorie rejetée par son grand-père parce qu’elle est née fille alors qu’il espérait un héritier… c’est à la fois un conte initiatique, une chronique de famille et un hommage fort à la culture maorie.
Il y a de vraies réussites dans ce livre.
Le lien à la mer, aux ancêtres, à la baleine comme figure mythologique est puissant. On sent que l’auteur a voulu ancrer ce récit dans une tradition orale, avec des images fortes et un respect profond pour les valeurs culturelles. Kahu, elle, incarne la promesse d’un renouveau. Sa présence est lumineuse, et certaines scènes sont vraiment belles.
Mais j’ai aussi été un peu freinée par la forme.
Le style manque parfois de fluidité, avec beaucoup de digressions, des changements de ton, et un équilibre un peu fragile entre la fable poétique et la narration plus contemporaine. C’est un court roman, mais il donne parfois l’impression de tourner un peu en rond.
Et si j’ai été touchée par le message, j’aurais aimé être plus émue par la fin. Elle reste symbolique, oui, mais elle ne m’a pas complètement transportée. Le fond est fort, mais la forme manque par moments de souffle et de cohérence.
Cela dit, c’est un beau roman, à la fois doux et engagé, et surtout porteur d’une voix importante. Pas un coup de cœur, mais une lecture que je suis contente d’avoir faite.