Nine Eleven
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le 18 sept. 2014
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Bien des lecteurs se fourvoient en prenant Jay McInerney pour le Bret Easton Ellis de la Côte Est. Certes cette alliance tire ses racines de la proximité réelle des deux écrivains qui ont sorti un roman de jeunesse à succès à la même époque et se sont retrouvés associés dans le Rat Pack, trio de jeunes pousses prometteuses à l'orée des clinquantes années 80. Déjà à cette époque, les différences de style et de perception de la société entre Ellis et McInerney étaient perceptibles. Il y avait chez ce dernier une possibilité de rédemption, une justification des actes dans les sentiments totalement absente chez Brett Easton Ellis. Moins que Zéro était le constat clinique de la faillite d'un certain modèle social upper middle class. La médiocrité sans fard, avec une plume à la Raymond Carver. Bright Light, Big City était un roman beaucoup plus intimiste, écrit à la deuxième personne et dont l'épilogue révélait que les causes profondes de cette fuite en avant désespérée auto-destructrice.
Au fil des romans suivants, les écarts entre les romans se creusent et on se rait bien en mal de voir dans l'oeuvre de Jay McInerney un quelconque reflet de celle de Brett Ellis. Chaque auteur a développé sont propre univers de papier, ils sont amis, ils sont de la même génération et dépeignent chacun à sa manière la société américaine et ses travers, mais c'est aussi ce que font d'autre excellents auteurs américains. Alors arrêtez de vouloir comparer ces deux-là, vous ne vous feriez que du mal!
Ceci étant dit, la Belle Vie est un roman qui prend la suite de 30 ans et des poussières et projette le lecteur 14 ans plus tard, à la veille du drame du 11 septembre. C'est un roman de société qui prend, aujourd'hui en France, une coloration particulière. On se rappelle mal cette époque de repli aux Etats-Unis, craignant qu'une nouvelle attaque survienne à tous moments. Qu'au milieu des ruines naisse une idylle entre deux êtres qui prennent conscience des échecs de leurs couples respectifs n'est pas totalement dénué de fondement. Le livre n'est pas totalement dénué de longueurs et on sent un peu venir l'épilogue mais Jay McInerney a ce talent des auteurs américains pour donner à des scènes anodines et vues mille fois une coloration et une profondeur particulière. Il sait aussi placer de petites phrases pleines de profondeur qui font merveille dans le contexte. En synthèse, La Belle Vie (que je n'ai pas du tout résumé, mais l'histoire est amplement décrite par le chapô introductif de Sens Critique), est un roman qu'on peut lire sans avoir au préalable lu 30 ans et des poussières. C'est un livre qui parle de la crise de la quarantaine, de la différence entre amour et désir, amour et passion et du sens des responsabilités des adultes en général et des parents en particuliers, quand ils doivent faire le choix entre leur plaisir personnel et l'épanouissement de leur progéniture. L'un dans l'autre, c'est un excellent roman de société, comme les autres livres écrits par Jay McInerney.
Créée
le 15 août 2016
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