J'attendais de voir la Carte
J'ai pris soin de ne rien lire de trop précis sur l'ouvrage avant de l'entamer. Houellebecq a toujours le chic pour se faire allègrement spoiler.
C'est donc plutôt fraîche que je m'y suis plongée (aussi fraîche que l'on puisse l'être à l'ouverture d'un Houellebecq).
J'ai dévoré goulûment. Profond comme il sait l'être, mais dans une ouate plus épaisse et moins glauque.
La Carte et le territoire, c'est un roman sur l'art. Un bon roman sur l'art. Un univers artistique (celui de Jed Martin) complet et évoluant, mais qui fait naître avec lui son lot de frustrations: l'envie de taper Jed Martin dans Google Image.
Si le livre de Houellebecq était le catalogue d'une rétrospective Jed Martin, banco je prends mes billets pour Bilbao.
C'est un roman dans lequel on se sent bien (si si, je jure que c'est du Houellebecq) mais, ça ne dure pas.
Sans trop de regret je pourrais conseiller la chose suivante: arrêtez vous en bas de la page 276, et reportez vous à la page 420.
La tentative thriller de Houellebecq tombe à l'eau.
Les pages 277 à 419 de la Carte et le territoire, c'est un peu le supplément Astro du Biba du mois de juin.