Si la première histoire est ma préférée, la deuxième, avec Colin, m'a le plus déçue. Mais dans l'ensemble, cela reste de très bonne qualité...
Tome 3: Après un bal costumé magnifique, Benedict n’a plus qu’une idée en tête: retrouver la jeune fille avec qui il a dansé et pour qui il a eu le coup de foudre. Mais les mois passent et toujours rien. Il croise alors la route de Sophie, une servante aux origines bâtardes qui a un vague air familier…
Certainement mon préféré de la saga, tant l’histoire d’amour est mignonne et bien racontée. C’était pourtant loin d’être gagné dans les trente premières pages qui ressemblent (beaucoup) trop au conte au point que je craignais une pâle copie. Par chance, l’histoire se détache assez facilement pour qu’on finisse par oublier les références. Le seul hic est que les personnages principaux (féminins comme masculins) commencent à se ressembler beaucoup, notamment parce qu’ils ont les mêmes clichés: la femme rêve d’amour, l’homme est un macho qui devient un peu trop possessif lorsque ses sentiments amoureux se développent. Je sais que c’est propre au genre mais personnellement (et c’est peut-être lié à l’adaptation sérielle), je ne voyais pas Benedict en homme volage qui devient peu à peu macho avec sa dulcinée. C’est peut-être parce que, au fond, dans les deux premiers tomes, il n’avait pas beaucoup de personnalité, n’apparaissant que pour sortir une pique ou quand l’action avait besoin de sa présence, restant donc une copie assez blanche aux yeux des lecteurs mais j’avais quand même le sentiment qu’il était plus sensible que Simon et Anthony et surtout loin de leur réputation de libertins. En plus, qu’est-ce ça ajoute qu’il couche régulièrement ? C’était dans les mœurs de l’époque qu’un homme soit plus léger que la femme et si on avait dû les appeler des libertins dès qu’ils avaient plus de dix liaisons avant de passer la bague au doigt, y’a un moment donné le premier homme venu aurait eu ce surnom !
Là, en plus, ça ne sert vraiment à rien, à part peut-être quand Benedict propose à Sophie d’être sa maîtresse… et encore ! Donc, voilà, ce problème de caractérisations de personnage commence à devenir TRES problématique, surtout si on a encore cinq gamins Bridgerton à caser...
Tome 4: Suite à un défi lancé par Lady Danbury, Colin décide de s’allier avec Pénélope pour coincer la commère qui fascine la bonne société, Lady Whistledown…
Bon, déjà, ce n’était pas gagné avec moi puisque je déteste les intrigues où on cherche à démasquer la commère mystérieuse qui bousille la vie des protagonistes. Pourquoi ? et bien, même si je trouve que c’est un ressort téléphoné, car généralement surcôté, ce personnage qui fout la merde et dont on ne connaît l’identité, s’il y a bien UNE chose qui fait tout le panache de son personnage, c’est bien l’aura de mystère qui plane autour de son identité: vous voulez révéler son identité, vous cassez tout ce qui fait le sel de son personnage. Point.
Là, je n’embrasse doublement pas ce roman car, en plus, l’intrigue correspond au cliché de “la moche/grosse qui n’est pas remarquée pendant des années par son ami/amoureux avant que celui-ci n’ouvre les yeux”. Ce type de cliché a le don de m’énerver, notamment parce que je ne supporte pas le message qu’il transmet (“si vous vous accrochez suffisamment longtemps, il/elle finira bien par vous remarquer et vous aurez votre conte de fées”). Non, juste, non, ça ne peut pas exister, ça ne DOIT pas être transmis comme message à des gens.
Enfin, un dernier point qui avait fini d’enterrer ce livre avant même que je ne l’ouvre: vu ce que nous avait dit la série sur l’identité de Whistledown et vu la manière d’écrire de Quinn (en gros, elle jongle entre points de vue mais c’est toujours celui des protagonistes qui sont en train de tomber amoureux), c’était sur que, peu importe comment elle s’y prenait, elle allait faire le même coup qu’Agatha Christie dans Le meurtre de Roger Ackroyd. Or, ici, ce n’est pas du niveau de Roger Ackroyd, donc on n’a pas besoin de passer par un twist à la Roger Ackroyd. Bien sûr, soyons honnête, elle était coincée de toute manière: changer son système de POV et on aurait tout de suite compris. Mais quand même, c’est un twist artificiel qui ne marche que si vraiment nécessaire… et il n’était pas nécessaire...
Bref, rien qui ne pouvait aller pour moi. Cependant, il faut quand même lui reconnaître d’indéniables qualités, qui sont toujours les mêmes: bons enjeux, intrigues prenantes, bons personnages (bien qu’il y ait toujours ce problème de cliché et de personnages secondaires), et surtout très bon humour (je ne me remets toujours pas de la scène de la demande de fiançailles, assurément la meilleure que j’ai vu/lu depuis longtemps). Juste, ce livre n’a pas été ma tasse de thé...