Voilà comment l'Histoire devrait être enseignée: en étant racontée comme une histoire parce-que Ken Follett nous le démontre magistralement, l'Histoire est une histoire, et peut-être la meilleure de toutes.
Cinq familles se croisent donc aux hasards des événements qui marquent le début du XXème siècle, on est là dans la partie romancée du livre parce-que pour le reste, on sent que Ken Follett à bûché, comme pour ses deux romans précédents. Il y a donc le côté impressionnant de l'écrivain qui, par respect pour le lecteur, décide qu'il ne va quand même pas raconter n'importe quoi et décide de devenir expert du sujet qu'il va traiter.
Certains pourraient craindre que le livre en devienne pédant mais pas tout, Follett est un des plus fameux raconteurs d'histoires actuels. La Première Guerre Mondiale est ici captivante, la prouesse de l'écrivain étant de rendre haletante la guerre des tranchées pendant laquelle il ne s'était pourtant pas passé grand chose. La révolution russe laisse apparaître un immense élan d'espoir et on est encore plus désolé que constater que cet élan a été gâché dans la dictature.
Ce roman est comme chaque roman de Ken Follett, un roman d'amour, l'amour de l'écrivain pour son sujet, l'amour de l'écrivain pour ses personnages, l'amour de certains personnages entre eux, l'amour de l'écrivain pour ses lecteurs.
On lit un Ken Follett de 1 000 pages avec la même avidité qu'un Nothomb de 150 pages, l'essentiel pour l'auteur est de procurer du plaisir sans prendre le lecteur pour un imbécile.