Ce 3 février est paru aux éditions Argyll le premier roman de la prometteuse autrice et illustratrice Anouck Faure : La Cité Diaphane, un conte gothique inspiré des jeux de la franchise Dark Souls, à la narration digne d'une ancienne légende oubliée. Du coup, j'ai décidé de chausser mes bottes, de mettre mon heaume et d'affuter ma lame, afin de me rendre vers cette fameuse cité.
La Cité Diaphane démarre comme ces contes et légendes qui avaient jadis pour seul réceptacle de simples voyageurs, colportant des nouvelles à travers les royaumes afin de faire perdurer une histoire. Ici, le conte est celui d'une splendide cité, forgée dans le coeur d'une étoile, s'élançant vers le ciel comme un rire à la face des dieux : Roche-Étoile. En tant que haut-lieu de la foi pour la déesse sans visage, elle occupe une place primordial dans un vaste royaume dont nous n'apprendrons que peu de choses.
Pourtant, si elle a connu un âge de gloire et d'allégresse elle est, depuis bientôt sept ans, maudite par un mal étrange qui s'insinue dans chaque recoin de la ville, jusqu'à en faire disparaître la plupart de ses habitants. Un archiviste du royaume voisin est alors mandé pour investiguer sur ce qu'il s'est réellement passé, et afin de répondre à cette terrible énigme : quelle est l'origine de cette malédiction que l'on nomme Mal d'Onde ?
Pour son premier récit, Anouck Faure vise aussi haut que les tours de Roche-Étoile avec une plume riche, dont la narration passe surtout par l'environnement, à l'image des jeux Dark Souls, dont les secrets enrobant l'univers ne se découvrent pas aux premiers venus. C'est donc davantage par l'architecture encastrant les personnages que l'on découvrira les secrets de Roche-Étoile, conférant un rôle de personnage à part entière à cette cité érigée sur la roche. Si l'on pourra ressentir une certaine distance vis-à-vis des personnages, de par leur aura légendaire, c'est davantage un parti pris de l'autrice qu'un problème d'écriture.
Ainsi, elle nous immerge dans un univers où la mort et la lumière mènent une guerre vieille comme le temps. Les luttes sont donc à la fois divines et psychologiques dans La Cité Diaphane, puisqu'ayant pour thème principal la folie humaine au sein d'une quête mystérieuse dont on comprendra les rouages tardivement. Mais cette folie n'est finalement qu'une réaction naturelle face au chaos engendré par le Mal d'Onde, source de corruption pure, et il faudra un courage infini à l'archiviste pour en percer le secret... Mais est-il prêt à vouloir le découvrir ?
Pour couronner le tout, Anouck a réalisé une volée de sublimes illustrations faites à l'eau-forte, afin d'imprimer l'image de Roche-Étoile dans l'esprit de tous les lecteurs. Inspirée par les anciennes gravures du XIXème siècle, elle offre ainsi un complément non négligeable à ce roman en moyen format.