Déjà, vous trouvez cela remarquable que ce livre est le fruit d’une jeune autrice de vingt et un ans. Avec l’empathie qu’elle a pour les personnages d’Isor, de son père Camillio, de sa mère Maude et Lucien, Alice Renard réussit à nous faire partager les enjeux de cette histoire. Vous comprenez, l’évolution d’Isor grandissant entre deux parents aimants mais inquiets et l’arrivée providentielle de ce voisin septuagénaire qui va tout changer car sa perception d’Isor n’est pas celle d’une adolescente atypique et parfois ingérable mais celle d’une jeune femme qui est dans le don de sa présence et de ses « émotions-champagne ». C’est dans le dernier tiers du livre que vous découvrez l’importance intellectuelle de Lucien et comment il a donné accès à Isor l’accès à sa parole et à son écriture. C’est là qu’Alice Renard, partant d’un récit touchant à plusieurs voix ( à l’image d’une pièce de théâtre pour les parents, une narration unique pour Lucien et des lettres d’Isor postées de Sicile). On retient l’appétit de vivre de la jeune femme de découvrir des moments simples comme l’apprentissage de la natation où des partages de repas et de musique avec la fille de Lucien. La différence, c’est aussi de la beauté, des moments lumineux et Alice Renard nous rend La Colère et l’Envie sublime car de l’immobilisme au courage d’exister( même s’il a fallu partir,mais comme le dit le poète, quand on aime, il faut partir-physiquement et spirituellement).Isor a su franchir ce pas déterminant.