Ne pas oublier
Elle vient d'hériter de son « Abuela », sa grand-mère décédée, de la fameuse commode aux dix tiroirs aux couleurs de l'arc-en-ciel. Rita, sa grand-mère les surnommait ses renferme-mémoire. Avec ses...
le 25 juin 2020
6 j'aime
Nous faisons actuellement des tests sur le feed. Il se peut qu'on active/désactive la fonctionnalité plusieurs fois dans la journée. C'est normal 💚
Elle vient d'hériter de son « Abuela », sa grand-mère décédée, de la fameuse commode aux dix tiroirs aux couleurs de l'arc-en-ciel. Rita, sa grand-mère les surnommait ses renferme-mémoire. Avec ses cousins elle était fascinée par ce qu'ils devaient contenir. Elle détient maintenant les clefs de la commode et donc des non-dits et des secrets de famille. Une commode remplie des vies de quatre générations de femmes, des femmes chaudes, franches, si différentes, si vivantes. Son arbre généalogique.
Les petits objets insignifiants qu'elle va trouver dans cette commode vont laisser remonter les souvenirs de Rita qui devient la narratrice du récit ; une photo, quelques poèmes, un foulard bleu, un acte de naissance, des graines rangées dans un sachet, une enveloppe, un carnet de recettes. Tous ces objets vont aider la jeune femme à savoir qui elle est, le fruit de quels voyages, de quelles passions, de quels drames, de quelles blessures, de quelles joies et d'épreuves surmontées.
Un roman vibrant et lumineux sur l'exil. L'écriture toute en finesse d'Olivia Ruiz nous plonge dans l'histoire des quatre cent mille réfugiés espagnols qui ont fui la guerre civile à travers la vie de Rita et de ses deux soeurs. La difficulté de s'adapter, le manque du pays, de cette vie qui n'est plus.
« Des bêtes curieuses, ces Espagnols de merde, ils sont sales, ils puent. »
« Comment t'expliquer ce que ça fait d'arriver dans une école dont tu ne parles pas la langue ? C'est comme être saoul, ou plutôt comme être sourd-muet. »
Avec tendresse elle nous dresse le portrait d'une jeune fille qui étouffe dans cette routine et monotone, elle rêve d'un ailleurs. Elle deviendra une femme forte, capable de surmonter les drames afin de donner à sa fille Cali tout ce qu'elle n'a pas eu, tout ce qu'elle est en capacité de lui donner.
Ce roman est aussi l'histoire d'une passion :
« Ton père avait quatorze ans. Ta mère treize. Elle avait déjà mille projets. Lui n'en avait qu'un : elle. »
J'ai vraiment été touché par ce premier roman, par les personnages, par la construction originale où chaque tiroir refait surgir un pan de la vie de Rita et par une fin originale qui est aussi un témoignage d'amour comme l'ensemble du livre.
Cette commode qui est maintenant la sienne, c'est à elle d'y faire de la place pour raconter le futur de sa famille, et aussi pour maintenir tous ces souvenirs en vie pour qu'ils ne s'échappent pas ces petits farceurs.
Créée
le 25 juin 2020
Critique lue 2.3K fois
6 j'aime
D'autres avis sur La Commode aux tiroirs de couleurs
Elle vient d'hériter de son « Abuela », sa grand-mère décédée, de la fameuse commode aux dix tiroirs aux couleurs de l'arc-en-ciel. Rita, sa grand-mère les surnommait ses renferme-mémoire. Avec ses...
le 25 juin 2020
6 j'aime
Je trouve dommage que le parti pris de raconter une vie passée à travers quelques objets hérités n'aie pas été poussée plus loin. Quels sont les sentiments de la narratrice lorsqu'elle parcourt les...
Par
le 7 nov. 2020
3 j'aime
Olivia Ruiz a écrit un roman. Non seulement je ne pensais jamais pouvoir prononcer cette phrase, mais en plus je ne pensais pas que je le lirais... Et que ce serait franchement pas mal. Alors pour ce...
Par
le 2 oct. 2020
2 j'aime
Du même critique
Prendre le temps nécessaire pour rédiger cette chronique. Choisir les mots, relire les phrases pour être certain de bien faire ressortir toutes les émotions ressenties à la lecture de ce roman à la...
le 11 janv. 2021
11 j'aime
1
An de grâce 1882, les cloches de New York annoncent la nouvelle année. La famille du juge Stallworth décide de lutter contre la dégénérescence morale de cette ville : salles de jeux clandestines,...
le 30 août 2023
8 j'aime
Ses voisins de palier, n'ont pas de soucis, ils ne payent pas d'impôts, ils sont morts, Violette Toussaint est garde-cimetière. À chaque enterrement, elle note dans des cahiers les mots, les poèmes,...
le 8 avr. 2018
8 j'aime
1