Ahhh, l'Amérique du Sud... qui n'a jamais rêvé de ces mondes souterrains, de ces terres lointaines, peuplées de légendes, ou d'une richesse soudaine, qui se conquerraient au détour d'un chemin... Mais qu'est-ce que je raconte, là ? Pardonnez cette résurgence des « Mystérieuses cités d'or », mais il y a fort à parier que ce genre de chose arrive à quiconque lira « La conquête du Mexique », de Bernal Diaz del Castillo.

Qui dit civilisation précolombienne pense forcément : or, conquistador, aventure, aztèques, Dieu-Soleil, sacrifices... Et ces idées pré-reçues sont loin d'être fausses, du moins dans les grandes lignes.
Car la motivation première des conquistadors, en plus de faire de l'Espagne un Empire, était avant tout de ramener de l'or et de convertir les indigènes au christianisme.

Cortès, envoyé sur le continent pour conquérir le Mexique, décide sur place avec l'accord de ses capitaine d'échouer ses navires et de les démâter afin de faire avancer la petite troupe sans avoir de réel moyen de replis. Une méthode de motivation qui a fait ses preuves... parmi cette petite troupe de mercenaires, Bernal Diaz del Castillo, un des rares homme d'arme lettré qui a tenu à raconter ce qu'il s'est réellement passé lorsqu'un certain Gomara a sortit un récit apparemment fantasmé de la conquête du Mexique.

Cité par Jacques Soustelle ( ethnologue académicien français ) en exemple dans son ouvrage « Les Aztèques » ( qui sera chroniqué dans les jours qui viennent ), on ne peut qu'accorder plus de crédit à ce pavé de plus de 800 pages qui vous fera voyager dans des terres hostiles et inhospitalières de la Nouvelle-Espagne.

« La conquête du Mexique » est un récit propre, clair, concis, écris à la manière d'un journal de faits, et son auteur ne fait aucune concession. Quand tout se passe bien, il le dit, de même quand les choses se passent mal. Même si son regard est celui d'un conquérant avant tout, il n'hésite pas à parler des méfaits des conquistadors quand il y a lieu, n'hésitant pas à parler de « boucherie » lors de l'assaut final contre Guatemuz. De plus, il est intéressant de voir comment Cortès, agissant au début de la conquête en homme vertueux, habile et généreux se transforme petit à petit en un homme brutal, agressif et avare. De politicien, il est devenu conquistador.

Un morceau d'histoire très accessible et passionnant, pour les amoureux de civilisations disparues, et toujours auréolé d'un mystère intriguant.
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le 25 sept. 2010

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