La Convivialité par belladonnne
L'idée phare d'Ivan Illitch c'est l'entropie, disons le en un mot plutôt qu'en cent (et Dieu sait que c'est nébuleux au début). L'entropie des outils dans leur sens large : des outils manuels aux outils institutionnels. Il n'y a pas de jugement moral quant à ces outils : simplement l'idée de la mesure. Les outils doivent rester des moyens, c'est-à-dire être des adjuvants qui mènent à une finalité, et ne deviennent pas des fins qu'on développe pour développer, pour lutter contre la crise, pour masquer la crise par la vitesse et le mouvement, pour ne pas être le mauvais élève du Progrès.
L'outil devient une fin quand son usage passe après la nécessité de le vendre. Quand il faut qu'il devienne toujours plus "évolué", même si la nécessité n'y est plus et que cela ne satisfait qu'une part anecdotique de la population et devient une contrainte pour tous les autres.
Le propos, nébuleux au début, s'arrange quand Illitch rentre dans les exemples concrets (datant certes des années 70, mais qui a l'impression qu'après les désillusions du capitalisme triomphant des 80's, l'époque a vraiment changé ?) : l'école, le système de santé, les transports...
Une réflexion toujours d'actualité et qui apporte son eau au moulin à la reflexion sur les industries et la consommation qui va avec.