Le roman est assez bref (200 pages) et pourrait passer, aux premiers abords, de quelque chose d'assez sage et attendu, un peu comme les romans romantiques que l'on pouvait écrire à cette époque mais qui semblent maintenant poussiéreux.
Pourtant, ce roman a réussi un joli petit paradigme pour moi.
D'une part, il m'a complètement transporté dans l'époque d'Alexandre Dumas Fils, avec ces femmes entretenues, ces parents intrusifs, ces soirées à l'opéra ou au théâtre, ces défilés en carrosse au Champs Elysées...
D'autre part, je le trouve pourtant très actuel. Parce que le roman parle aussi de ce qu'on peut faire pour quelqu'un qu'on aime, et c'est un sujet intemporel, qu'il s'agisse de ruiner son compte en banque pour lui, ou alors de faire preuve d'autres témoignages d'amour.
Et le roman parvient assez bien à faire les deux choses.
J'ajoute que le roman me semble prendre la bonne option en décidant d'en faire une histoire dans l'histoire. Les propos nous sont narrés, l'histoire de Armand et Marguerite est déjà terminée, dès le début du roman. L'intrigue n'est pas de savoir ce qu'il va leur arriver, on le sait, et Dumas me semble tout à fait pertinent dans ce choix là. L'intrigue est plutôt de savoir comment ils en sont arrivés là.
Les deux personnages principaux sont d'ailleurs bien foutus car ils ne sont ni des anges, ni des démons. Marguerite peut sembler être une "victime de l'amour", et elle parle parfaitement de sa condition de femme entretenue, mais elle apparait aussi par moment comme agaçante, voire manipulatrice (même si cette impression est déjouée dans le roman). Tout comme Armand qui peut sembler romantique, mais parfois également colérique, impulsif et très immature.
Je trouve que le roman fonctionne de bout en bout, avec un joli rythme de récit.
Une vraie bonne surprise.