Vieillissant, repoussant, malade, obèse, Henri VIII n’a rien perdu de sa superbe. Bien décidé à convoler une sixième fois, il jette son dévolu sur une jeune veuve, Catherine Parr.
A 31 ans, Catherine Parr a déjà connu trois maris. Bien que dégoûtée par le vieux monarque, elle n’a pas d’autre choix que d’accepter cette union si elle ne veut pas connaître le même sort que celles qui l’ont précédé.
Amoureuse elle doit abandonner, oublier l’homme qu’elle aime secrètement pour le préserver d’une mort certaine.
Pieuse et soucieuse du peuple, la nouvelle reine va s’atteler à la tâche très périlleuse, au risque d’être accusée d’hérésie, de faire traduire la Bible jusqu’alors en latin, pour que tous les anglais puissent comprendre la messe.
Mais derrière ses encouragements, le vieux roi ne peut s’empêcher de monter une cabale contre sa propre épouse…
Commençons par l’aspect extérieur. Pour une fois, je ne dirais rien concernant la quatrième de couverture étant donné que La Dernière Reine est une biographie. Que l’on soit féru(e) d’Histoire ou pas, la fin de Catherine Parr ne fait pas grand mystère.
Mais honnêtement, beaucoup risquent de passer à côté de cette page d'Histoire uniquement à cause de sa couverture. Trop girly, un peu trop à l’image des sagas romantico-familiales que l’on voit beaucoup fleurir ces derniers temps. Et ce serait dommage de passer à côté de l'histoire de cette reine oubliée.
Comme toujours, l’historienne Philippa Gregory met en lumière le destin de femmes méconnues.
Catherine Parr, femme mature à l’instar de Catherine d’Aragon (première épouse d’Henri VIII), on la découvre intelligente, cultivée, amoureuse, dotée d’une ouverture d’esprit et d’un talent pour l’écriture ; sachant aussi bien s’adapter à la dureté de la vie rurale (sa vie d’avant) que de maîtriser du jour au lendemain les codes de la cour, mais aussi et surtout les humeurs changeantes de son mari.
Une première moitié du roman avec un accent féministe, sur la place de la femme en tant qu’être humain, qui n’est pas sans rappeler celui de certaines femmes, encore aujourd’hui dans le monde.
Quant à Henri VIII on le savait déjà sanguinaire, on découvre au crépuscule de sa vie une nouvelle facette de sa perversité.
Bien que la réforme religieuse soit le coeur de l’action de Catherine Parr, certaines longueurs dues à des redondances se font ressentir, qui ont tendance à prendre le pas sur la vie de cette reine.
Une page d’Histoire intéressante, qui se termine assez brusquement à la mort d’Henri VIII.
Juste quelques lignes en épilogue relatent la fin de vie de Catherine Parr. On aurait aimé que l’auteure et historienne nous raconte l’histoire de cette dernière reine au moins jusqu’à son départ de la cour.