Fiche technique

Titre original : The Last Superstition A Refutation Of New Atheism

Auteur :

Edward Feser
Genres : Philosophie, EssaiDate de publication (États-Unis) : 10 décembre 2010Langue d'origine : Anglais

Traducteur :

Dominique Morin
Parution France : 21 janvier 2020

Éditeur :

Bibliothèque et archives nationales du Québec
ISBN : 978-2981859402

Résumé : La thèse centrale du «Nouvel athéisme» de Richard Dawkins, Daniel Dennett, Sam Harris et Christopher Hitchens est qu’il y a eu pendant plusieurs siècles une guerre entre la science et la religion, guerre que la religion n’a cessé de perdre, et qu’à cette heure de l’histoire de l’humanité une vision totalement athée du monde a été confirmée de façon si convaincante qu’il n’y a plus aucune raison qu’une personne rationnelle et éduquée pût trouver les prétentions d’une quelconque religion dignes d’intérêt.Cependant, fait remarquer Edward Feser dans La dernière superstition, il n’y a en fait, et n’y eut jamais, de guerre entre la science et la religion. Bien au contraire, il s’agit d’un long conflit entre deux conceptions entièrement philosophiques de l’ordre naturel : d’une part, la vision «téléologique» classique de Platon, Aristote, Augustin et Thomas d’Aquin, selon laquelle le but ou la finalité est une caractéristique aussi inhérente au monde physique que la masse ou la charge électrique; de l’autre, la vision «mécanique» moderne de Descartes, Hobbes, Locke et Hume, selon laquelle le monde physique n’est constitué que de particules en mouvement sans but ni signification. Ainsi, dans la conception téléologique classique, l’existence de Dieu, l’immortalité de l’âme et la conception de la morale selon la loi naturelle sont rationnellement inévitables. C’est pourquoi l’athéisme et le laïcisme modernes ont toujours crucialement reposé, pour leur crédibilité rationnelle, sur l’insinuation que l’image moderne et mécanique du monde a en quelque sorte été établie par la science. Or, cette moderne image «mécanique» n’a jamais été établie par la science et ne peut l’être, car il ne s’agit pas au départ d’une théorie scientifique, mais simplement d’une interprétation philosophique de la science. De plus, comme le montre Feser, les arguments philosophiques en faveur de la vision moderne, donnés par les premiers philosophes modernes, n’étaient remarquables que par leur étonnante faiblesse. Les véritables raisons de sa popularité étaient alors, et le sont encore aujourd’hui, essentiellement politiques : c’était un outil susceptible de saper les fondements intellectuels de l’autorité ecclésiastique et d’ouvrir la voie à un nouvel ordre social laïciste et libéral, orienté vers le commerce et la technologie. Afin de promouvoir ces objectifs politiques, il fut simplement décrété qu’aucune théorie contredisant l’image mécanique du monde ne pouvait être considérée comme «scientifique». Avec le passage des siècles et l’obscurcissement de la mémoire historique, cet acte de proclamation dogmatique a fini par être considéré à tort comme une «découverte».Cependant, non seulement cette image philosophique moderne n’est pas rationnellement fondée, elle est manifestement erronée. En effet, la conception «mécanique» du monde naturel, lorsqu’elle est développée de manière cohérente, implique absurdement que la rationalité, et même l’esprit humain lui-même, est illusoire. La prétendue «vision scientifique du monde» défendue par les Nouveaux athées sape donc inévitablement ses propres fondements rationnels; et par-dessus le marché (et contrairement à la position moralisatrice des Nouveaux athées), elle sape également les fondements de toute morale possible. En revanche, comme le démontre La Dernière Superstition, l’image téléologique classique de la nature peut être considérée comme étant fortement confirmée par les développements de la philosophie, de la biologie et de la physique contemporaines; en outre, la morale et la raison elle-même ne peuvent être comprises indépendamment d’elle. La vision téléologique des anciens et des médiévaux est ainsi rationnellement vengée - et avec elle la vision religieuse du monde qu’ils ont fondée sur elle.