Grand amateur de polars et d'histoire sombre, j'ai découvert cet auteur avec Le Chuchoteur que j'avais plutôt bien apprécié. J'ai donc tranquillement suivi le travail de l'auteur, et j'avoue avoir acheté celui-là sans faire trop attention au 4ème de couverture.
L'auteur s'exerce ici à un changement de style plutôt périlleux mais le réussi avec un certain style. En choisissant de raconter un bref passage de la première guerre entrecoupé de récits plus ou moins fantasmés d'un certain Guzman, Donato Carrisi s'éloigne de son genre de prédilection avec brio.
Personnellement le texte avait pour moi des allures de Gatsby le Magnifique, avec ce personnage nébuleux de Guzman qui voyage de par le monde, seul, insaisissable et mystérieux et qui fait l'objet de beaucoup de récits.
Le livre est plutôt court, à peine plus de 200 pages, et c'est une bonne chose car le récit ne s'encombre pas de détails inutiles et de descriptions ronflantes : chaque mot sert l'histoire et permet de construire un décor palpable et plaisant. On voyage allègrement entre les tranchées de la Grande Guerre, les rues de Marseille et les avenues de Paris.
L'auteur informe qu'il ne veut pas nous dire ce qui est vrai et ce qui est fantasmé, afin de nous laisser l'opportunité de construire notre propre histoire qui ne manquera pas de faire écho à la vie trépidante de Guzman, grand amateur de tabac, de sous-vêtements féminins et de récits abracadabrants.