Ce que je retiens de la Femme bonsaï, c’est son écriture à la fois incisive et âpre. La narratrice du livre semble raconter son existence avec conviction mais il y a en elle une telle insatisfaction de vivre, de se raccrocher à des choses essentielles qui pourraient la tirer vers le haut. J’ai lu avec attention ses rapports avec sa famille qui l’ont façonné ( comme tout un chacun), ses souvenirs brutaux avec son amie du collège ( non sans rappeller les rapports de Lila et Lenù dans l’Amie prodigieuse d’Elena Ferrante) et sa découverte de l’attachement avec Andrea ( un homme si différent d’elle). Finalement, je trouve que le récit est un peu trop sans concessions, orienté dans une obscurité où les éclaircies ne jaillissent jamais vraiment et j’aurai aimé voir cette femme pas si prostrée dans sa vie mais en retirant quelque chose. Elle n’a effectivement pas tout raté en étant professeur d’italien et même d’autres personnages envient son intelligence, sa clairvoyance sur le genre humain mais cette Napolitaine pure souche s’attache aux échecs, aux désillusions durables et aux freins qui la rongent. Si la femme bonsaï avait pu m’emmener dans des points de vues plus réjouissants,où la vie est parfois belle et précieuse, où un espoir en elle demeure malgré tout, sa lecture m’aurait nettement plus emballé. N’oublions jamais qu’un être vivant n’est pas qu’un être souffrant, même en littérature.