Je sais... Les "puristes" seront au mieux agacés, au pire furieux. La trilogie de Larsson est inégalable et impossible à prolonger. Certes, certes... pourquoi pas ?
Autant Millenium 4 m'avait laissé un goût d'inachevé sans que je sache expliquer pourquoi, autant ce nouvel épisode des aventures de Lisbeth et Blomkvist m'a emballé et séduit.
Pour de multiples raisons :
- Lisbeth est égale à elle-même. Tête de Turc, sûre d'elle, fragile dans ses émotions, intraitable avec l'injustice au point d'en devenir une sorte de chevalier blanc, pointue dans sa maîtrise de l'informatique et bien sûr, amoureuse éconduite du journaliste coureur de jupon ;
- Blomkvist est aussi égal à lui-même. Incrédule par ce qu'il détecte, têtu dans ses recherches, confiant dans les infos que lui transmet Salander, jouant au flic malgré lui, séducteur invétéré qui ne sait plus si c'est Malin ou Erika, voire Lisbeth, voire les trois qui occupent son cœur ;
- L'intrigue est bien conduite et les recherches génétiques dont les vrais jumeaux, Léo et Dan, font les frais rappellent l'ambiance de la trilogie initiale et notamment les second et troisième épisodes ;
- Le style de Lagercrantz, même s'il est différent de celui de Larsson, nous rapproche lentement de l'ambiance et de la tension de la première trilogie au point que le suspense final de ce Millénium 5 m'a vraiment emballé. Par moment, j'ai eu l'impression de replonger dans les origines de ces histoires, peut-être parce que les liens avec les personnages initiaux devenaient plus palpables.
Au final, je me suis régalé et j'ai avalé ce roman presque trop vite au point d'être déçu de le fermer après la dernière page.
Heureusement, tout est construit pour nous laisser supposer qu'une suite nous sera un jour proposée.
De toute façon, c'est un excellent polar qui se lit sans lassitude et sans prise de tête. Il sort un peu des sentiers battus sans nous faire replonger complètement dans l'univers de Larsson. Mais parions qu'avec le temps, la complémentarité deviendra évidente.
Ne boudons pas notre plaisir et arrêtons de faire la "fine gueule". Cet épisode est passionnant et m'a procuré un superbe moment de lecture. Larsson ou Lagercrantz, après tout, cela m'est égal pourvu qu'on se laisse emporter... Ce qui est mon cas ! Alors, au diable les insatisfaits... Qu'ils essayent de faire la même chose et on en reparlera.