Comme à chaque fois, il me tardait de découvrir le dernier cru Exprim’, et comme à chaque fois, j’ai bien fait de me jeter dessus dès sa sortie ! La fourmi rouge se présente comme un genre d’ovni littéraire que j’ai dévoré en quelques heures et relu dans la foulée (ouais, il y a des bouquins comme ça). Depuis, je crois qu’il passe en premier dans mon top 3 des romans Exprim’, c’est dire !
L’adolescence n’est clairement pas la meilleure période de la vie et il y a de quoi angoisser. Mais Vania, 15 ans, a des raisons supplémentaires de se faire du soucis : un défaut physique, un prénom qui laisse à désirer, et un paternel des plus farfelus, ça ne rend pas le quotidien plus facile ! Heureusement, l’autodérision est reine dans ce roman, détournant ainsi les complexes, les souffrances et la différence que l’on peut ressentir à cet âge-là.
L’auteure nous livre une galerie de personnages particulièrement loufoques et attachants, qui ont tous un petit plus à apporter au récit. J’ai apprécié chacune de leur fêlure, cela les rend d’autant plus réalistes à mes yeux et apporte une vraie émotion au roman.
« On tirait des plans sur des tas de comètes qui ne traversaient jamais nos ciels bas de plafond. »
Le ton est vif, plein de piquant, donnant au texte un rythme enlevé : c’est simple, on ne s’ennuie jamais avec Vania et son entourage ! (ce qui explique sûrement que je me sois marrée comme une baleine en le lisant) Ceci dit, si la majorité du roman est tourné vers l’humour, Emilie Chazerand nous offre aussi quelques beaux moments d’émotion.
Pour moi, La Fourmi rouge est le digne héritier des Petites reines de Clémentine Beauvais, et se rapproche de Je suis ton soleil de Marie Pavlenko, dont le pitch et le traitement des thèmes difficiles est assez similaire. Vraie bouffée d’air frais abordant des sujets parfois douloureux, c’est l’un des romans de la rentrée à ne pas rater !