La France, la nation, la guerre : 1850-1920
Fiche technique
Auteurs :
Jean-Jacques Becker, Stéphane Audoin-RouzeauGenre : EssaiDate de publication (France) : 1996Langue d'origine : FrançaisParution France : 1 septembre 1999ISBN : 9782718193492, 9782718193496Résumé : La France est une des nations les plus anciennement et les plus solidement constituées d'Europe : c'est aussi une des nations dans lesquelles la guerre a tenu une place essentielle. Le sentiment national avait joué un rôle déterminant dans l'arrivée de Louis Napoléon Bonaparte au pouvoir, et la guerre victorieuse avait été le meilleur support du régime : mais, dans sa masse, la population française n'y avait participé que d'assez loin. Avec le conflit franco-prussien de 1870-1871, on assiste en revanche à une forme d'investissement nouveau dans la guerre nationale. Celle-ci a été une révélation. La défaite ouvre la voie à une crise d'identité : la nation s'interroge désormais sur ce qu'elle est. Certains craignent qu'elle soit entrée dans la voie de la décadence. A défaut d'une Revanche qui a habité longtemps le système de représentations d'une partie des Français, mais qui n'a véritablement jamais été envisagée ni préparée, un " nouveau nationalisme " se développe qui vise surtout ce qu'il croit être une régénération intérieure du pays. Mais une majorité des Français, sans rien renier, pour la plupart, de leur patriotisme, veut croire surtout à la paix. 1914 est à cet égard une épreuve de vérité : les Français réunis dans l'Union Sacrée acceptent l'immensité des sacrifices d'une guerre des nations, avec son caractère totalisant. Mais le ressort du sentiment national n'a-t-il pas été trop tendu ? Plus que la victoire, les Français, après 1918, commémorent d'abord leurs morts et veulent espérer la disparition des guerres. La vieille nation française, qui a fait preuve de son " achèvement " au cours de ces quatre années, n'est-elle pas, et pour longtemps, malade de la guerre ?