La gosse
7.6
La gosse

livre (2024)

https://exulire.blogspot.com/2024/07/la-gosse-nadia-daam.html


A travers ce roman autobiographique Nadia Daam nous livre son intimité et ses réflexions sur des thèmes extrêmement variés dont tous ont pour point de mire sa fille : "sa gosse". Terme familier, ici utilisé avec beaucoup d'amour, pour tout parent élevant un ou une ou des enfants adolescents, il est facile de se retrouver dans le discours. Des anecdotes et des circonspections intelligentes tantôt drôles tantôt approfondies mais toujours justes et sincères.


Oui Nadia Daam l'aime "sa gosse", "sa belle gosse" mais jamais "sa sale gosse" car jamais elle ne se "gausse" d'elle. Je me suis donc intéressée à ce nom de "gosse" et aussi à ce verbe "gosser". Et j'ai trouvé plusieurs définitions parfaitement adaptées à mon ressenti concernant cet ouvrage.


"Gosser" : Fabriquer un objet par des moyens artisanaux ou trouver une solution à un problème. En tant que mères, ne sommes-nous pas des artisans qui fabriquent non pas un objet, je ne pourrai jamais envisager le fait qu'un enfant le soit, mais une éducation, un savoir-vivre, une manière de se prémunir du monde ? Ne sommes-nous pas prédestinées à trouver une solution à un problème, à partager, à instruire, à les faire grandir ou à les protéger ? L'autrice pose ici les bases de ses nombreuses interrogations et nous livre avec une sincérité incroyable non pas des solutions, mais de nombreuses pistes de réflexions. Tout y passe, l'alcool, la balance, la famille, les origines, ...


"Gosser" : Tripoter, manipuler avec plus ou moins de difficulté, parfois dans un but plus ou moins défini et avec des résultats plus ou moins probants. Et oui et c'est aussi ça d'être mère d'une "gosse", c'est tâtonner avec le fait que cette "gosse" grandit dans un monde différent de celui qu'il était lorsque nous avions son âge, ce sont ces difficultés de leur faire comprendre certaines choses, c'est de comprendre nous-même leurs difficultés et comme le dit cette définition avec un résultat plus qu'incertain. Nadia Daam réussi à nous transmettre ses doutes, ses regrets, c'est et si... mais surtout réussi à nous livrer ses "peu importe". L'autrice regarde toujours devant, loin et va aider sa "gosse" à grandir tout en préservant le libre-arbitre de "sa gosse".


Jamais Nadia Daam n'est une "gosseuse" : Personne qui perd son temps par un excès de minutie ou en se consacrant à une activité futile. Non, je trouve que l'autrice agit non pas en super maman, ou en super woman, seulement avec les moyens que nous avons toutes en tant que mère, et lorsqu'il s'agit de protéger, de faire grandir, de développer l'esprit critique de nos enfants, une mère ne perd pas son temps et ce n'est surtout pas une activité futile, au contraire. J'ai aimé les nombreux échanges présentés dans ce textes. D'ailleurs j'en profite pour rebondir sur l'écriture irréprochable de l'autrice. Ce texte est extrêmement bien écrit, l'écriture érudite mais fluide que je n'ai trouvé aucune longueur à ce court roman. Non pas de "gossage" (palabre), je n'en ai pas perdu une miette.


J'ai découvert la voix de Nadia Daam dans sa version audio est quoi de mieux pour écouter un livre lorsqu'il est lu par son auteur.


Pour terminer, j'ai volontairement décidé de vous révéler uniquement mon ressenti suite à cette lecture-écoute, je vous laisse maintenant découvrir son contenu, mais rasurez-vous il est simple et au final, je me suis sentie rassurée d'être une mère normale, mère de deux adolescents que j'essaie d'aider sans rien attendre en retour et sans prétention. Ce livre parle tout simplement qu'être mère est normal, que de douter est normal, que d'inculquer des valeurs est normal, que de protéger est normal, que de voir grandir son ou sa "gosse" est normal, que de créer un rapport de confiance est normal, et au final c'est peut-être le monde dans lequel nous faisons tout cela qui n'est pas normal.


Un roman tout simple et tout simplement éloquent sur les rapports d'une mère et de sa "gosse", tout autant (ou presque) transposable à son "gosse". Un roman qui fait réfléchir et qui rassure sur son rôle de mère, puisqu'il ne s'agit au final que de bienveillance et d'un incommensurable amour pour sa/son "gosse".


Merci à #NetGalleyFrance et #Audiolib pour #LaGosse.



exuline
8
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le 11 juil. 2024

Critique lue 13 fois

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