La Grande Vallée par SanFelice
La Grande Vallée, c'est la vallée de Salinas, lieu aride où les personnages mènent une vie souvent dure et solitaire (même lorsqu'ils sont en couple, ils sont seuls).
Les personnages. C'est ce qui fait la force principal des nouvelles de ce recueil. Très réalistes, ils sont tous beaux. On sent que Steinbeck aime tous ses personnages, quoi qu'ils aient pu faire. Mais l'empathie de Steinbeck n'empêchent pas la lucidité. Seulement, tous leurs défauts concourent à rendre ces personnages encore plus attachants.
Il faut dire que la vie dans la vallée n'est pas facile. On y rencontre la pauvreté, la solitude, les dures tâches agricoles, tout a une influence sur les hommes. Pour échapper à sa solitude, dans un moment de faiblesse, une femme se fait arnaquer, une autre transforme son jardin en véritable obsession, un homme fait quelques arrangements avec sa conscience après avoir participé à un lynchage. Les véritables natures se révèlent, comme cet homme devenu veuf et qui enlève son harnais.
La narration paraît toujours simple : avec un grand talent (car rien n'est plus difficile que de faire simple), Steinbeck ne nous assomme pas de longues descriptions (ses dialogues en disent souvent plus long). Tout est d'une grande subtilité.
A noter quand même une sorte d'OVNI dans ce recueil, l'improbable dernière nouvelle d'une mordante et féroce ironie, où une truie méchante et violente est canonisée par l'Eglise Catholique.