USA III ça ressemble quand même beaucoup à USA I et USA II. Toujours le même système à l'intérieur du roman : à coté de l'histoire à proprement parler, des passages de journaux pour mieux saisir la situation de l'époque et des courtes biographies stylisées de personnages importants et parfois méconnus (on y apprend entre autres que Ford et Taylor sont tous les deux morts complètement timbrés) qui sont pour moi les meilleurs passages du livre, souvent marquants et plutôt émouvants, qui arrivent bien à saisir en quelques pages la substance de l'individu. Pour la partie romanesque, La Grosse Galette, comme les deux premiers tomes, suit des hommes et des femmes plus ou moins ordinaires, principalement des individus proches du milieu ouvrier mais pas que. Cela dresse un portrait évidemment contrasté de la société américaine de l'époque, complètement divisée ou la violence et la pauvreté règnent en maître (et qui démontrent que vraiment je ne connaissais rien à l'Amérique). Le principal attrait, ce que j'ai adoré et qui fait que je pourrais livre une vingtaine d'USA, c'est le coté universel du destin de ses personnages, ça change d'une certaine propension aujourd'hui, qui rampent dans leur vie pour tenter de survivre, les femmes aux avances de tous les possesseurs de l'autorité et de trouver leur place, les hommes aux travails éreintants et à la violence pas toujours symbolique des autorités, les deux sexes luttant pour maintenir en vie leurs maigres espoirs et se trouvant confrontés à de profondes désillusions que chacun peut encore rencontrer de nos jours. Les petites lâchetés, les reniements et la Grosse Incertitude rendent les personnages d'une profonde humanité. Et ça fait du bien!