La Libération viendra d'une chose noire

Résumé : Le « Pouvoir Noir » a cessé d'être une réalité lointaine et spécifiquement américaine : ce qu'a été son influence - par ses buts, comme par la valeur exemplaire de ses méthodes - sur les mouvements révolutionnaires du monde entier, l'action d'un groupe comme celui du « 22 mars » l'a bien montré en France. Membre fondateur du S.N.C.C. avec Rap Brown, Stokely Carmichael et une poignée d'autres étudiants et enseignants noirs, James Forman l'a vu débuter dans un petit local délabré du Sud, puis grandir, et il retrace les étapes de sa radicalisation. Aujourd'hui, à quarante ans, directeur des Affaires internationales du S.N.C.C., ministre des Affaires étrangères des « Panthères noires », il explique ce que la liaison avec 'l'extérieur' des États-Unis et en particulier avec l'Afrique a apporté au Pouvoir Noir. Pour lui, l'organisation politique des Noirs pour le Pouvoir aux États-Unis est un phénomène international, car elle caractérise les luttes de libération de tous les peuples colonisés et néo-colonisés ; parce qu'ils constituent la couche la plus opprimée à l'intérieur de l'impérialisme le plus organisé du monde, les responsabilités révolutionnaires des Noirs aux U.S.A. les placent à l'avant-garde de la lutte internationale contre l'impérialisme américain. D'où la certitude que « la libération viendra (d'abord) d'une chose noire » ; mais c'est pour demander immédiatement : « Et maintenant que vas-tu faire de cette chose noire ? » Car il faut pousser la victoire hors du cercle clos, à l'extérieur du ghetto, pour déployer une offensive à l'échelle internationale.