Attention, ce n'est pas le polar du siècle.
Cependant, le Père Kern est attachant et sa descente aux enfers plutôt bien menée. Les personnages sont intéressants et, hormis le flic macho et lourdingue, ont droit à une petite personnalité.
Petit bémol cependant, la fille habillée en péripatéticienne était... une péripatéticienne. Petit goût amer du "elle l'aura cherché" atténué par l'absence de jugement sur ses activités (assez rare pour être noté) et par l'humanité de Kern.
Rien d’extrêmement surprenant et il ne faut pas s'attendre à du Hugo édité chez Points mais le polar remplit son office : l'intrigue est bien ficelée en un court roman qui ne fait pas semblant de se prendre pour un roman fleuve, les persos sont bien écrits, quoique sommairement et on se ballade dans les coulisses de Notre-Dame par un lendemain de 15 août que nous aurions tous pu connaître.
Il est rafraîchissant, au moins, d'avoir enfin un polar dans le monde de l'Église qui ne tire ni sur la conspiration franc-maçonnique, ni sur l'ésotérisme historique. Ce n'est qu'une histoire d'hommes pervertis, qu'ils soient maçons, prêtres ou flics. La charge de prêtre, comme fut au début des polars noirs celle du policier, ne sert qu'à renforcer l'immoralité de l'action par la moralité (supposée) de la charge qui incombe à l'homme.
Somme toute, ce fut une lecture agréable et à recommander !