Ce qu'il y a de drôle et qui surpasse le glauque

Ca fait un petit moment maintenant que je lis les chroniques de Baptiste Beaulieu? C'est toujours un plaisir de lire un auteur qui parle très bien (en connaissance de cause) du travail d'un soignant, ce qu'il y a de tragique, de drôle, de sensible dans ces métiers sans pour autant tomber dans le pathos. Je vous conseille vivement "Alors voilà".

Cette petite nouvelle d'une vingtaine de pages m'a beaucoup plu parce qu'elle vient toucher à un sujet difficile, celui de nos représentations de la mort. Pour le micro pitch et sans trop vous en dire, un médecin a donné son corps à la science, et maintenant qu'il se retrouve lui même sur la table de dissection, il prend le temps de penser au temps ou lui-même a connu ses premiers cours d'anatomie dans les mêmes locaux. Ca peut paraître glauque, ça l'est peut être un peu mais la dérision subtile en font des pages drôles qui se lisent beaucoup trop vite. Une façon comme une autre de dédramatiser les choses en gardant un côté grinçant, inévitablement.

C'est un médecin qu'on aimerait croiser parce que pour écrire comme il le fait sur la dignité de la personne, il doit avoir des qualités relationnelles de dingue. Je vous encourage a aller sur son site, vous ne le regretterez pas. Pour exemple, une citation...

"Quand on a une alcoolémie pareil, l'infirmière ne peut plus parler prise de sang. Ce sont des vendanges qu'elle fait".