L'art et l'extase

Composé de deux volumes, la mosaïque de Sarance et le seigneur des empereurs, ce roman de fantasy peut sembler bien anecdotique et même sans intérêt: il n'en est rien. Contrairement à l'insipide Tapisserie de Fionavar, du même auteur, le récit est agréable, assez documenté et même intrigant.
Il relate le périple d'un artisan mosaïste dans un empire barbare ressemblant à l'Occident du 6e siècle et la création d'une oeuvre d'art intemporelle.
Le lecteur est plongé dans un monde imaginaire, une sorte de Terre du Milieu, où les indices s'accumulent très progressivement pour former une allégorie: comment l'esprit et la matière peuvent-ils s'allier pour créer le foudroyant dialogue de l'oeil et du tableau...
L'enfant devenu vieux se souvient comme au premier jour du saisissement ressenti , lors d'une visite au musée, face à un portrait, un paysage, un symbole. Il a pressenti qu'un mystère s'ébauchait juste devant ses yeux...
Dans le livre de Guy Gavriel Kay, c'est le portrait de l'impératrice Théodora, ainsi qu'une célèbre mosaïque médiévale représentant l'image du Pantocrator, qui forment le prétexte de la réflexion, sous la forme d'un passionnant voyage à l'époque de l'empereur Justinien.