La multitude errante

Résumé : « Comment puis-je lui dire qu'il ne la trouvera jamais alors qu'il a perdu sa vie à la chercher ? Si je pouvais lui parler sans lui briser le cœur, je lui répéterais avec force, pour qu'il oublie ses insomnies et ses errances en quête d'une ombre. Je lui dirais : Ta Matilde est partie aux limbes, là oû habitent ceux qui ne sont ni vivants ni morts. Mais ce serait scier les racines de l'arbre qui le nourrit. En outre, à quoi bon, puisqu'il ne me croirait pas. » Au milieu des désordres de la guerre civile en Colombie ou dans n'importe quel autre pays, les protagonistes de La multitude errante sont en quête d'une terre promise, d'un destin, de la trace d'une femme disparue, d'un amour impossible et aussi, pourquoi pas, d'un amour possible. Une narration épurée mais jamais hermétique ou abstraite. Un sujet très concret : une auberge tenue par des religieuses françaises accueille des déplacés que les conflits ont jetés sur les routes. L'histoire est racontée du point de vue d'une des femmes travaillant dans ce « no man's land » et qui tombe amoureuse d'un homme étrange à la recherche depuis des décennies d'une autre femme. Il y a donc un effet de miroir : la femme raconte son amour pour l'Homme qui raconte son amour pour la Femme. Le récit superpose donc deux univers affectifs réputés inconciliables.