Précisons que cet ouvrage est le texte d'une thèse de doctorat. Ce qui ne participe guère à sa fluidité et au plaisir de la lecture. Par contre, il est extrêmement bien référencé et rigoureux dans sa démonstration et ce qu'il révèle est loin d'être sans importance pour la compréhension du cheminement de la pensée de Marx.
Kohei Saĩto a participé à la nouvelle édition allemande des oeuvres complètes de Marx-Engels en sa partie dite MEGA 2; partie qui réunit les nombreux manuscrits et lettres non publiées précédemment. On y découvre que la relation entre humanité et nature était devenue pour le Marx de la dernière période un thème essentiel. Si la notion d'écologie n'existait pas encore, on ne peut que constater que Marx en a anticipé alors pleinement l'importance.
"Les développements de la présente contribution ont montré que l' "optimisme progressiste" souvent attribué à Marx n'est qu'une projection superficielle et rétrospective de l'idée prométhéenne des 19e et 20e siècles sur la pensée de Marx."
"Nature et société doivent être saisies dans la réciprocité de leur relation et l'analyse scientifique explique en conséquence la déstabilisation de l'écosystème à partir de la spécificité du mode de production capitaliste comme mode historique d'organisation de ce métabolisme."
"Ce qu’il y a d’important dans la contribution scientifique de Marx aux débats écologiques actuels, est sa démonstration, conduite à partir des déterminations fondamentales de la société marchande, que la valeur comme médiation du caractère transhistorique entre l’humanité et la nature, est incapable de satisfaire aux conditions matérielles d’une production durable."