Ça ressemble au condensé annuel d'une revue de presse quotidienne sur Fdesouche où l'on oscille entre le ridicule et l’horrible.
Le nef des fous vogue sur l'océan des délires contemporains sans peur de se fracasser sur le mur des vagues de la raison.
Onfray est remonté comme un coucou et tranche sans discernement de son cimeterre philosophique toutes les pitreries terrifiantes qui viennent à lui. A chaque journée son lot d'inepties angoissantes, d'anecdotes demeurées dans un éphéméride de combat.
Il tient sa position au front de la résistance pour que le monde ne se défasse point, s'évertue à considérer que la pensée est un loisir d'adulte, pourfendant ceux restés adolescents qui tatonnent révolte et déconstruction.
Ce compte-rendu de l'exubérance aboli de toute honte est un rappel salutaire à la décence commune, le seul rempart efficace à l'anomie généralisée, voulue et orchestrée par tous les contre-Onfray de nos dirigeants. Dirigeants qu'Onfray aime à nommer du lucide sobriquet de Maastrichiens.
L'époque est folle a dit Luchini et son magistère nous dépasse déjà. L'ère cyberpunk nous engloutit et impose ses distorsions. La technologie vient tordre nos mœurs et nos réflexes, subvertir la norme par le marginal, exposer l'inattendue démence à des esprits argileux, sculptés à l'envie.
Trois camps se dégagent et s'affrontent. Les dynamiteurs du réel, les ironiques qui pensent avoir un frein alors qu'ils n'ont qu'un ralentisseur détraqué et Onfray et sa cohorte de rétifs intransigeants.
Pour conclure, un livre qui se lit à la vitesse de la lumière, réactivant parfois le souvenir d'informations que l'on avait vues passer et que l'on avait classées dans les mêmes ombres qu'Onfray.
Ce n'est évidemment pas son livre le plus stimulant, mineur au regard de l’œuvre mais essentiel panneau de signalisation intellectuel qui indique de sa flèche le chemin du vrai.
Samuel d'Halescourt