Berlin, 1938, deux ans ont passé depuis l'enquête de L'été de cristal. Bernhard Gunther travaille maintenant avec un associé et les affaires sont bonnes dans une Allemagne nazie au climat de plus en plus délétère. À la demande non négociable de Heydrich, directeur de la Gestapo, notre compétent et audacieux détective privé réintègre la police criminelle pour tenter d'élucider le meurtre de jeunes Allemandes, comprenez aryennes. Appréhendant assez vite les enjeux et ressorts de l'affaire, il va mettre beaucoup de coeur à l'ouvrage pour tenter d'éviter aux Juifs de Berlin le pire. On connait la suite.
Ce deuxième tome de La trilogie berlinoise m'a encore plus emballé que le premier car il a une intrigue plus facile à suivre. C'est utile pour apprécier pleinement un roman même si en l'occurrence parvenir à toucher du doigt le contexte historique et l'atmosphère de l'époque est à mes yeux le plus important. La pâle figure contextualise brillamment la Nuit de Cristal de novembre 1938, terrifiant préambule à la Shoah qui fit monter d'un cran supplémentaire la tension antisémite, déjà institutionnalisée par le régime.
Ce roman m'est apparu moins spirituel, moins "drôle" que le précédent. Il est vrai que le drame s'amplifie et que le cynisme de l'insoumis Bernie se crispe. Un requiem allemand, le dernier tome se déroulant après la guerre, sera probablement intéressant à tout point de vue.