Mon avis : Ce premier tome d’A comme Association, qui fait au total huit volumes, a avant tout pour but de nous présenter l’univers et les personnages imaginés par nos deux auteurs. L’action se déroule à Paris, et Jasper fait la rencontre de Walter, un homme d’une cinquantaine d’années qui tient une organisation. Il lui explique que les humains ne sont pas seuls sur notre belle planète, et que de nombreuses créatures vivent à nos côtés – vampires, trolls, loups-garous, gobelins, goules, etc. –, sans que nous parvenions à les distinguer. Le rôle de l’Association est de veiller à la cohabitation des Anormaux – lesdites créatures – avec les Normaux – les humains. Pour ce faire, elle recrute divers agents, dont Jasper. Sa mission sera de surveiller un groupe de vampires, car il semblerait qu’il y ait une histoire de trafic de drogue sous-jacente. Mais pour cela, il devra être discret afin de ne pas se mettre en danger…
Le personnage principal et narrateur de « La pâle lumière des ténèbres » est Jasper, un adolescent d’une quinzaine d’années. Fréquemment livré à lui-même du fait des absences de ses parents, il découvre qu’il a des prédispositions pour la magie – pour cela, il a une parfaite maîtrise du haut elfique, car le recours à la magie nécessite la pratique de langues anciennes, comme le latin, le sanskrit ou le gaélique. Mais Jasper, c’est avant tout le roi du calembour, la star des jeux de mots pourris (mais follement drôles), et il a un don pour se mettre dans des situations délicates. C’est un personnage amusant et attendrissant. Il n’a pas un physique avantageux, mais sa verve le rend irrésistible aux yeux du lecteur. Il a deux amis, Jean-Lu et Romu, avec lesquels il forme Alamanyar, un groupe de rock médiéval. Walter est une figure tutélaire, et même s’il est parfois quelque peu dur avec son stagiaire, c’est toujours pour son bien. Il est pour cela épaulé de Mademoiselle Rose, une sorte de secrétaire qui le supplée dans sa tâche en s’occupant de tout ce qui a trait à la paperasse.
L’écriture d’Érik L’Homme est savoureuse. Il parsème son récit de notes d’humour, et l’intrigue est de surcroît remplie d’action : le tout formant un mélange explosif pour créer un parfait page turner. C’est frais, léger, et on a envie d’en savoir plus. Le suspense distillé chapitre après chapitre aiguise notre intérêt, et nous invite à tourner les pages pour connaître davantage cet univers maîtrisé de A à Z. Un mot sur l’introduction de l’ouvrage : avec beaucoup d’humilité, Érik L’Homme confie à son lecteur sa rencontre avec Pierre Bottero, au Salon du Livre de Montreuil, en 2003. Cinq ans plus tard ils entreprennent l’écriture d’A comme Association, mais la mort emporte son ami en novembre 2009. Pierre Bottero ayant écrit deux tomes, Érik L’Homme dut prendre une décision : jeter leur projet, ou le finir seul. Toute son amitié pour l’auteur disparu transparaît dans cette introduction, et c’est avec beaucoup d’émotion que nous la découvrons.
À recommander : À tous. Les adolescents seront captivés par l’intrigue, et les adultes apprécieront le personnage de Jasper et la plume de l’auteur.
Une citation : « Je déteste mentir, encore plus à mes deux seuls amis, mais que faire d’autre ? Leur annoncer de ma plus belle voix : “Désolé, j’appartiens à une société secrète et je suis tenu de suivre une formation spéciale” ? » (p. 35)
Ma chronique : https://loasislivresque.com/2016/10/23/a-comme-association-tome-1-la-pale-lumiere-des-tenebres-erik-lhomme/