Simulacritique

Baudrillard émet l'hypothèse que notre réalité n'est toujours qu'un simulacre de ce que nous concevons être la réalité. La pensée est également un simulacre qui tente d'atteindre la vérité. Le langage, un simulacre qui tente de se rapprocher de notre être, qu'on ne peut jamais finalement atteindre que dans le sommeil, l'inconscience ou la mort. En fait, encore pire, la réalité aurait absorbé le simulacre, de telle sorte que le simulacre de la réalité ne serait finalement qu'un simulacre du simulacre véritable, puisque la vérité aurait absorbé ce simulacre originel. Enfin, le simulacre serait aussi obscène que le sexe ou la mort, désavouant ainsi les critiques à son égard - mouais.
Bref, je trouve le contexte fumeux, on est loin du matérialisme de la Société du Spectacle, et j'ai l'impression que le simulacre n'est au final qu'un jeu de posture, bien pratique pour se dédouaner au besoin.

Sur la pensée radicale, Baudrillard nous prévient de chercher la vérité par la pensée - la tâche est rendue impossible par l'inéluctable glissement du simulacre dans le monde. Il faut alors créer des illusions, rendre le monde énigmatique, plus inintelligible, afin de questionner véritablement ce qui est institué dans la réalité. On comprend mieux à la lecture, un fonctionnement esthétique propre au post-modernisme, ainsi que le repli politique, désespérant, qu'il a constitué.