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Ce n’est peut-être pas le livre dont on aura le plus parlé en cette rentrée littéraire d’automne 2024, mais c’est assurément une œuvre remarquable, pleine de belle littérature, que nous offre là Bérénice Pichat. L’histoire d’une petite bonne, qui, au début du XXe siècle, va devoir s'occuper d'une gueule cassée, d'un homme revenu de la grande guerre, pour ainsi dire infirme, et auquel cette bonne va donner toute son attention, et lui redonner peu à peu une raison de vivre.


Une histoire toute simple, au fond, mais racontée de manière magistrale par une écrivaine qui a choisi une forme assez singulière pour son récit.


Il y a d’une part les paroles et les pensées de la bonne, composées de phrases courtes, sans ponctuation, dans un style très dépouillé, mais qui disent pourtant beaucoup de choses quant aux sentiments et aux aspirations de cette jeune femme employée au service des Daniel. Un couple étrange, avec ce soldat mutilé, mais aussi pianiste, condamné à l’immobilité, et son épouse, qui semble se détacher peu à peu de son mari.


Les mots de Monsieur et de Madame sont rapportés dans un style beaucoup plus élaboré et classique, plus représentatif de cette classe sociale à laquelle ils appartiennent.

Mais peu à peu, les différences sociales vont s’atténuer entre le mari et la petite bonne, qui vont devenir plus familiers l’un pour l’autre.


Bérénice Pichat raconte cette mutation à travers un texte d’une beauté remarquable, à travers des descriptions précises et détaillées, évoquant les gestes, les attitudes, les non-dits, les sentiments, des uns et des autres, dans ce qui pourrait être, au théâtre, un huis clos. Car oui, il y a une dimension véritablement théâtrale dans cette histoire à trois personnages, que l’autrice parvient à rendre follement tragique, follement humaine, follement romantique et totalement bouleversante.

https://www.hop-blog.fr/la-petite-bonne-de-berenice-pichat-un-grand-roman-de-2024/

BenoitRichard
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le 6 nov. 2024

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Ben Ric

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