Tête à claque

Non !

Non, non et non. Pourtant il y avait de l'idée, dans ce scénario catastrophe impliquant une modification des propriétés physico-chimiques de l'eau (dont les courbes de rosée et de solidification ont... disparu). Mais outre que ça vire assez rapidement au ridicule achevée - des races de raies manta géantes détruisant l'homme pour le punir d'avoir envahi son espace vital - ce nanar des années 50 a épouvantablement mal vieilli (oui, ça fait peur).

Passerait-on sur son machisme bien d'époque ? Cette façon d'emballer les jolies journalistes asiatiques, sans rien dire ni demander, parce que ça va de soi ? Les stéréotypes de genres - bien sûr, le mec assure quand la nana, trop émotive, fait une crise de nerfs (si ! on a le droit à la scène de la gille pour la ramener au calme !) - ? Et cette manie qu'ont tous les mecs d'appeler "mon petit" les femmes qu'ils rencontrent ?

Il faudrait encore passer aussi sur le colonialisme civilisateur assumé, englué dans ses innombrables bienfaits - un trait que l'on pouvait déjà plus ou moins détecter dans "Le temple du passé".

Et que dire du génocide d'une race intelligente (puisque "c'est eux ou nous") qui ne semble pas poser le moindre problème de conscience, pas le plus petit questionnement aux protagonistes. L'ennemi est laid et méchant, il a failli détruire l'homme, il faut donc détruire l'ennemi - sans savoir si on pourra ou non sauver l'homme, puisque cela, on ne le découvre qu'indépendamment de la défaite de la poiscaille - et de la façon a plus vague qui soit, puisqu'on ne saura rien de ce qui a modifié les propriétés de l'eau. Parlementer ? Quelle idée ! Même Heinlein a plus de talent, à dépeindre la soldatesque sure de son combat.

Bref : ce livre, devenu insupportable, ne mérite pas ses rééditions. Ou bien j'ai lu au premier degré un bouquin qu'il aurait fallu lire au troisième - comme on devrait regarder Starship Troopers :D Ce n'est pas à exclure. Mais je n'a trouvé aucun des marqueurs textuels qui m'auraient orienté vers ce type de regard.

Allez, on dira qu'à défaut d'être un bouquin de SF lisible, ça reste un témoignage intéressant sur les année 50, assurément une période où je n'aurais pas aimé vivre - nonobstant les 30 glorieuses..Pas pour rien que ça leur a pêté à la gueule une décennie plus tard.