Du grand Sade, de l'obscène, de la philosophie, du plaisir, de la politique, de l'anatomie, de la liberté. Et la est toute la question : qu'est ce qui limite notre morale? C'est au travers une journée d'éducation libertine que DAF nous sonne la réponse, et ce même dès le début de l’œuvre : rien. Propre à nous de trouver nos limites, et surtout, de les dépasser. En perpétuel quête d'un plaisir obsessionnel (et obscène), toute la pensée de Sade se retrouve entre ces pages. Au delà de descriptions plus ou moins poussées de l'univers libertin, les théories s’entremêlent ; vient la question de la religion, du mariage, du couple, et j'en passe.
Les personnages semblent dénués d'humanités, tant dans ce qu'ils cherchent à inculquer à la jeune Eugénie que dans leur mode de fonctionnement pour arriver à leurs fins. Et pourtant, ils défendent avec tellement de conviction leur mode de vie, et cherchent tellement à se consacrer exclusivement au plaisir, leur plaisir, que la fiction dépasse la réalité. Soudain, c'est Sade lui-même qui devient cette femme, son frère, ce chevalier, leur jardinier, et nous glisse à l'oreille d'arrêter les conventions, de vivre les vrais plaisir charnel, d'envoyer aux flammes les protocoles qui n'ont aucun lieu d'être, et de jouir enfin de tous les plaisirs.