Un livre sans véritable impact

Je voulais comprendre la démarche d’Anne Laure Delaye de vouloir commettre ce livre comme une récréation sur sa réalité d’analyste financière. Aux premières pages, la bande formée par Lucie,Farid et Henri est déjà tellement farfelue que vous avez du mal à les prendre au sérieux. De l’extérieur, vous voyez que le point de vue d’Anne Laure Delaye est de les présenter comme des personnages souvent harassés par leur quotidien fait de chiffres, de croissance, de performances ou de krachs boursiers. A vrai dire, vous les plaignez plus qu’autre chose et ils n’éveillent pas en vous de l’intérêt ou même un certain sens comique. J’ai su dès les vingt premières pages que j’allais subir La poésie des marchés tentant d’y trouver un sens. Ensuite, la façon de faire émerger progressivement la PVV ( poésie vibratoire du vivant) est faite de détours et de circonvolutions tellement aberrants, que vous suivez l’entreprise entre exaspération et ennui. Le sursaut a pourtant lieu dans les vingt dernières pages où la hiérarchie de Véga Énergie se rend compte des installations clandestines de la bande à Lucie. Un retour à la réalité qu’on trouve tiré par les cheveux car il intervient très tardivement dans la narration. En tous cas, je me suis rendu compte que ce monde des marchés est tellement primaire que son enchantement par la littérature est en totale inadéquation avec lui.La poésie des marchés est donc un livre sans véritable impact mais qu’il ait permis à son autrice de s’évader de son quotidien constitué à mon sens son seul véritable apport.