Kate est une quadra désargentée, déchue des sphères sociales dans lesquelles elle aurait dû évoluer s'il n'y avait pas eu un scandale.
18 ans auparavant, alors qu'elle était mariée depuis peu et totalement écrasée par sa vie et sa belle-famille, elle a quitté mari et jeune enfant pourtant chérie pour s'enfuir avec son amant. Ce paradis factice n'a pas duré bien longtemps, la passion s'est fanée assez rapidement. Le mal étant fait, tout retour lui était cependant impossible. Kate a alors décidé de mener une vie discrète et décente (si on omet un nouvel épisode de folle passion). Oui mais voilà après le décès de son père, puis celui de sa grand-mère qui constituait le dernier obstacle au retour de sa mère, l'enfant abandonnée décide de rappeler à elle cette mère déclassée et déconsidérée. (Je me suis demandé pour quelles raisons pendant tout le roman). Et malgré les craintes de Kate qui pensait devoir affronter ses anciennes connaissances, ce retour se fait dans une indifférence générale.
Mais peut-on rattraper 18 ans d'absence? La réintégration (sociale et dans le cœur de sa fille) est-elle possible? Arrive un évènement que le lecteur sent poindre assez rapidement et qui vient bouleverser ce retour. Et là je me suis dit et répété: Mais pourquoi? Pourquoi se taire? Pourquoi ces choix? Pourquoi emprunter cette trajectoire? Bon bah, je commence à connaître un peu cette Madame Wharton et je pense pouvoir dire que je sais pourquoi. Tout ceci est de la faute au système implacable et pétrifiant de la haute et rigide société new-yorkaise de l'époque où la vie de nombreuses femme équivalait a un parcours du combattant perdu d'avance, pour le peu qu'elles ne soient pas bien nées ou richement épousées.
On sent également un peu d’orgueil et de résignation chez cette maman qui a tout quitté et qui se retrouve victime de son avidité pour une liberté qui se révèle chèrement payée.