Ce livre, très bien accueilli par les médias, a suscité mon indignation.
J'ai beaucoup apprécié les critiques de certains sociologues : je vous conseille celles de Marie DUR-BELLAT et Michel KAIL. J'adhère totalement à leurs commentaires.
L'auteure ne s'embarrasse pas de la charge de la preuve (sa thèse ne s'appuie sur aucune enquête de terrain) et se contente d'ériger son point de vue en vérité générale. Sous couvert de vernis scientifique, il s'agit d'un énième discours "savant" visant à légitimer une certaine "essence" du féminin qui ne s'éprouve qu'à travers l'expérience de la sexualité (hétérosexuelle), de la maternité etc.
Qu'en est-il des femmes androgynes, sportives, ne désirant pas d'enfants, n'accordant pas une importance démesurée à leur apparence ? Non, Madame la philosophe, toutes les femmes ne se reconnaissent pas dans votre définition très étriquée et normative de la féminité.
Il n'y a aucun problème à aimer s'apprêter, à ressentir un fort désir de maternité etc. du moment qu'il s'agit de choix individuels qui ne sont pas érigés en principes "naturels" constitutifs du féminin.
Ce livre célèbre la liberté, certes, mais la liberté d'être une femme conforme aux canons traditionnels de la féminité.
Derrière une critique du féministe se cache un message toxique : la réhabilitation et la "naturalisation" des stéréotypes de genre les plus éculés. Il me semble que le potentiel hautement réactionnaire de cet ouvrage doit être dénoncé.