Si on m'avait demandé ce que je me souvenais de cette histoire j'aurai répondu sans aucune hésitation ceci :
"La Rivière espérance, c'est l'histoire de trois enfants, un garçon et deux filles qui grandissent près de la Dordogne. C'est l'histoire de Benjamin qui murit et se retrouve entre deux femmes et n'arrive pas à faire un choix. Il y a Emeline, l'impétueuse, la sulfureuse fille de marchand, riche et qui n'a pas froid aux yeux et il y a Marie, la délicate, la fragile au premier abord et qui a grandi avec Benjamin : deux classes sociales pour uns seul cœur : Benjamin l'inconstant, le naïf, l'indécis, qui va devoir faire des choix, mais seront-ils toujours les bons ?"
Mais voilà, j'ai lu ce livre lorsque j'avais 16 ans, j'avais vu la saga de l'été un peu plus jeune et j'en ai peut être gardé un trop beau souvenir, un souvenir éclatant, un coup de cœur. Sa relecture m'a beaucoup moins passionnée. Non pas que la plume de Christian Signol n'est pas magnifique avec ses envolées poétiques lorsqu'il décrit l'onde pure de sa rivière, mais il m'a manqué l'impétuosité que j'avais découvert dans le téléfilm.
Emeline qui a toujours était un de mes personnages favoris, n'est en fait que très peu évoquée dans ce tome, elle n'apparait que rarement dans quelques chapitres et elle est plutôt insupportable, hautaine et désagréable, Benjamin cède par chantage à cette fille sans réellement ressentir un amour passionnel pour elle à l'inverse du téléfilm.
J'ai préféré Marie, qui essaye avec les pauvres moyens dont elle dispose de mener sa maison, son cœur, sa vie, elle m'est apparue beaucoup plus forte et déterminée dans ce tome, elle est présente et discrète, persévérante et déterminée, c'est finalement un personnage que j'ai redécouvert avec beaucoup de sincérité.
Quand à Benjamin que l'on suit de l'âge de 13 ans à plus de 20 ans, j'ai plus de mal à le cerner, il a besoin de la reconnaissance des siens mais cela est bien normal pour un jeune garçon et qui plus est à cette époque où le métier est rude et où on apprend son métier très jeune. Il est naïf et se retrouve souvent dans des situations qui pouvaient sembler au lecteur tellement évidentes, mais Benjamin à ce côté force tranquille qui avance mais qui se laisse beaucoup tiré par son entourage. Je ne me suis pas attachée à ce personnage mais je ne reste néanmoins pas insensible à son karma !!!
Sinon, que dire des descriptions que nous donnent Christian Signol, elles sont envoutantes, magiques mais également rudes, glacées et dangereuses, telle est la Dordogne, et il a su nous retranscrire de manière si fidèle ce courant si changeant mais hypnotique. C'est reposant pour l'esprit de se sentir transporter par ces gabarres et de vivre une époque ou les priorités ne sont pas les mêmes.
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