Quatre clans se partagent une île sinistre et sans avenir. Les Rocheux, ceux qui se tuent à la tâche, sous terre, en espérant décrocher leur billet de train pour rejoindre la Capitale, lieu de tous les fantasmes. Les Rocailleux, peuple sans espoir après avoir été des rebelles. Les Carriéreux, qui se raccrochent à un passé plus glorieux. Enfin, la Garde, celle qui régit l’ensemble de ces populations et qui les maintient sous sa coupe. Au milieu de cela, un combat pour l’eau qui a disparu et quatre personnages qui se battent. Dael pour qui la lutte n’a pas cessé et qui souhaite un monde meilleur pour sa fille, Loo. Sol, un jeune pianiste qui n’hésite pas à se mettre en danger. Et la Fouisseuse, qui a abandonné la lutte après la disparition de l’homme qu’elle aimait et dont elle attend toujours le retour.
Ses quatre personnages vont se retrouver liés au cœur de ce récit d’anticipation et vont devoir trouver un terrain d’entente pour combattre ensemble à la recherche de la liberté. Martin Lichtenberg nous entraîne dans un récit sombre où l’avenir semble bouché pour les différents protagonistes et où ne subsistent que peu de perspectives.
Dans ce monde obscur, l’eau est contrôlée par la Garde, l’art est totalement prohibé, les libertés déniées. Le seul espoir est de pouvoir se rendre à la Capitale, mais cela aussi est contrôlé par la Garde et seule une poignée d’individus est élue pour faire le voyage.
Difficile d’imaginer que ces deux hommes, cette femme et cette petite fille vont, à eux seuls, tenir tête à la Garde et faire basculer le destin de l’île. Le message est intéressant, mais déjà traité dans d’autres romans : l’art, quel qu’il soit (musique, peinture, littérature…) comme échappatoire et considéré comme un danger par les hommes et femmes au pouvoir. Quant au thème de l’eau et surtout sa disparition, là encore rien de très original.
Ce qu’on peut toutefois saluer, c’est la capacité de l’auteur à créer un langage pour chacun de ses personnages, un univers très personnel qu’on reconnait immédiatement dans les chapitres qui leur sont consacrés et qui permet de s’attacher à eux.