Chaque jour ou presque, Stepan écrit à son fils Yankel. Le vieil homme lui raconte sa vie de solitude avec sa chienne depuis que celui-ci a dû fuir Israël, des années auparavant, après avoir tué un Arabe sur la route de Beit Zera. Il s'interroge aussi sur l'adolescent mystérieux qui vient lui tenir compagnie certains soirs sur la véranda de sa vieille maison près des bois.
Avis de Claire : Dès les premières pages, l’auteur nous entraîne dans une sorte de mélancolie que l’on pourrait trouver mièvre, mais dont on comprend assez vite qu’elle repose un passé chargé. Il y a cette chienne trop vieille qu’il faudra bien aider à s’en aller. Elle a accompagné Stepan pendant des années, alors qu’il tentait de surmonter le sentiment de vide laissé par le départ de son fils. C’est Eran, l’ami fidèle de Stepan qui lui avait déposé l’animal quelques années plus tôt parce qu’elle était battue chez ses maîtres. Et la bête avait pris toute sa place chez cet homme taciturne. Et puis un jour, un adolescent était venu roder autour de la maison. Il revenait de plus en plus souvent et c’est par la chienne que le contact s’était fait. Les mois passant, Stepan, revendiquant d’abord intérieurement son indifférence envers l’enfant, devra bien admettre que l’attachement est là ; qu’il attend la venue de l’enfant même s’il ne sait pas qui il est. Il a compris qu’ils n’étaient pas du même camp mais il ne le lui a jamais demandé parce que ce n’est pas l’important. Comme toujours chez Hubert Mingarelli, c’est l’humanité qui prend le dessus et c’est raconté avec une douceur et une finesse sans pareilles.
Pour le réserver :
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