Anna emménage précipitamment dans un petit village d’Ecosse avec sa mère. Nouveau décor, nouveau lycée, nouveau nom. La jeune fille de 16 ans laisse derrière elle, à Londres, une histoire douloureuse de harcèlement qui vient ajouter à la douleur du décès de son père.
Contre toute attente, la jeune fille parvient à se faire de nouvelles amies et à retrouver un peu de sa confiance brisée. Jusqu’au jour où des photos d’elle nue se mettent à circuler sur les réseaux sociaux. Ces images, elle les connaît bien. Quelqu’un dans l’ombre poursuit le travail qu’il avait entrepris avant le départ d’Anna. Elle refuse de s’effondrer une nouvelle fois et cache à sa mère l’enfer qu’elle est en train de vivre au lycée.
Pour ne pas sombrer, elle se raccroche à l’enquête qu’elle mène depuis quelques semaines au sujet de Maggie Morgan, une jeune fille de 17 ans qui aurait vécu dans le village au XVIIème siècle, et qui aurait été accusée de sorcellerie. Guidée par son intuition, Anna trouve dans son grenier un étrange collier gravé des initiales MM. Dès lors, des rêves viennent lui révéler des éléments de la vie de Maggie. Une vie qui résonne étrangement avec la sienne : harcèlement, oppression, isolement, honte, injustice…
J’ai adoré ce roman !
La mise en abîme du personnage avec la double intrigue Anna/Maggie crée une belle tension dramatique autour des thèmes du harcèlement, du jugement, de l’injustice et de la force de la vindicte populaire, d’hier à aujourd’hui.
Les dialogues sont justes, fluides, les idées et les sentiments bien exprimés. Pas de mièvrerie. Tout semble crédible et plausible dans la terrible spirale qui englouti Anna via les réseaux sociaux. On voit la rapidité de circulation des informations, la puissance du groupe, la facilité avec laquelle on peut modifier les images, l’impact immédiat sur les victimes et le sentiment d’impuissance face au tsunami qu’il est impossible d’arrêter.
L’enquête sur le personnage de Maggie et la touche de surnaturel qui apparaît sous forme de visions ou de rêves entraînent le lecteur dans une direction qui le soulage un peu du sentiment d’oppression d’Anna.
A la fin du livre, sont listés les numéros de téléphone vers lesquels les ados victimes de cyberharcèlement peuvent se tourner.
Lissy
Anna Clark arrive au lycée St Margaret, Ecosse, avec l’espoir de fuir le harcèlement dont elle est la cible après que son ex petit ami a diffusé des photos d’elle nue sur les réseaux sociaux. Malheureusement, son passé la poursuit, le rejet, les comportements humiliants et moqueurs, s’intensifient autour d’elle. Parallèlement à son quotidien difficile, Anna découvre l’histoire de Maggie, une jeune fille ayant vécu au XVIe siècle, elle aussi injustement condamnée par les jugements moralisateurs et la pression sociale exercée sur les femmes.
Malgré quelques clichés de la littérature ado, ce roman traite des tabous autour du corps et de la sexualité lorsqu’on est adolescent·e avec beaucoup d’empathie et de sérieux. Plus généralement, c’est une remise en question des relations inégales dans une société fondée depuis bien longtemps sur l’autorité patriarcale hétéronormative et ses clones (église, école, …).
A partir de 14 ans.
Sarah