La Saga des Hommes-Dieux par Mighty-Forest
Le Faiseur d'Univers est le premier des sept tomes de la Saga des Hommes-Dieux, rédigée par Philip José Farmer entre 1965 et 1993.
On y suit Robert Wolff, un retraité découvrant un jour une corne qui, si on joue le bon air au bon endroit, devient la clef d'un nouvel univers...
Plutôt orienté Fantasy, Le Faiseur d'Univers évite les clichés habituels du genre et nous propose un monde très original, construit comme une tour de Babel à l'échelle d'un univers, gouverné par un mystérieux « Homme-Dieu » et arpenté par des créatures et des peuplades diverses et variées.
Et quand je dis « diverses et variées », ça va du rhinocéros alcoolique bipède au chevalier teutonique en guerre contre les Yidshes et arborant un majeur dressé en guise de bannière, en passant par les réincarnations de héros de la guerre de Troie.
Oui, quand même...
Bref, c'est totalement dépaysant, très rythmé, bourré de personnages hauts en couleur et c'est finalement très proche du Multivers de Michael Moocock, à un tel point que j'aurais été à peine étonné de voir débarquer Elric, Corum ou Ulrich Von Beck.
Toutefois, malgré les rebondissements, la trame reste très linéaire et j'ai eu l'impression que l'auteur lançait un D20 de rencontre aléatoire toutes les dix pages afin de faire progresser son intrigue. Si ça reste en général plutôt plaisant à lire, il faut bien avouer que certains passages sont tout de même assez laborieux (le combat contre les centaures, par exemple).
Malgré ses défauts, Le Faiseur d'Univers est un livre fun et attachant, au rythme effréné et nous plongeant au sein d'un univers complètement imprévisible.
J'ai bien envie de me choper les suites, du coup :).
EDIT: Aussitôt dit, aussitôt fait !
Les Portes de la Création (1966)
Suite directe du premier volet, Les Portes de la Création met en scène Jadawin qui, suite à l'enlèvement de Chryséis, se retrouve coincé sur un monde aquatique entouré de nombre de ses sœurs, frères et cousins...
Les Portes de la Création nous offre de la grosse aventure gros billesque ultra rythmée, inventive, bourrée d'imagination et de rebondissements. On ne sait jamais ce que la page suivante nous réserve et le tout se dévore à vitesse grand V.
J'y retrouve vraiment tout ce que j'aimais quand, ado, je dévorais les romans de Michael Moorcok.
C'était bien.
Cosmos Privé (1968)
Le troisième volet se déroule plus ou moins en même temps que Les Portes de la Création, Kickaha, AKA Paul Janus Finnegan, avatar de Philip José Farmer, occupant cette fois-ci le rôle de personnage principal.
Tout comme le volet précédent, ce roman nous propose de l'aventure bourrine allant dans tous les sens, fun et divertissante, avec son lot de séquences totalement barrées et « over the top ».
Tous les défauts du premier tome sont définitivement corrigés et on plonge avec plaisir dans les univers de Philip José Farmer.
Je rêverais d'en voir une adaptation cinéma, ne serait-ce que pour la course poursuite au milieu du troupeau de bisons, véritable morceau de bravoure complètement frappadingue.
UL-TI-ME !
Les Murs de la terre (1970)
Ce quatrième opus voit Kickaha retourner sur Terre, son monde d'origine, et nous offre une virée dans l'Amérique des 70's, avec ses Hells Angels et son smog.
Débutant de manière un peu plus posée que les romans précédents, Les Murs de la Terre plongera ses personnage au sein d'un monde qu'ils ne connaissent pas, ou plus, avant de se terminer en gros bazar gros billesque à travers les mondes, dans la droite lignée des volets précédents.
Le Monde Lavalite (1977)
On continue avec Le Monde Lavalite, écrit sept ans après le précédent tome, Les Murs de la Terre, dont il est la suite directe.
On retrouve Kickaha et Anania coincés sur un monde primitif en constance mutation : les montagnes poussent et s'effondrent sans cesse, le lit des fleuves change constamment de place et, régulièrement, un satellite naturel se détache de la planète ou, au contraire, vient s'écraser dans un grand cataclysme.
Bref, c'est le méga gros boxon et, pour ne rien arranger, la faune et la flore sont plutôt du genre coriace.
En résulte, une fois de plus, une aventure fun, quasiment psychédélique par moments, bourrée de personnages hauts en couleurs et de rebondissements.
Bref, un très bon divertissement !
Plus Fort que le Feu (1993)
Une quinzaine d'années séparent ce tome du précédent. Ça tombe bien puisque Kickaha et Anania sont piégés sur la planète des tripodes depuis tout autant de temps, à la recherche de l'unique porte leur permettant de regagner leur monde.
Plus Fort que le Feu, bien que sorti après une longue pause, reste dans la continuité directe de la saga et nous propose encore une fois un gros bordel bourrin et fun, avec tout un tas de mondes explorés.
Philip José Farmer y clarifie également les liens de sa saga avec les textes du poète anglais William Blake.
La Rage d'Orc le Rouge (1993)
Ce dernier roman est en marge de la série puisqu'il s'inspire des travaux du psychiatre américain A. James Giannini, qui a utilisé La Saga des Hommes Dieux dans ce qu'il appelait des « projective psychotherapy ». La saga servait de base à un jeu de rôle au cours duquel les malades devaient s'identifier à un personnage et, ainsi, reconstruire petit à petit leur personnalité à l'aide du psychiatre.
Le personnage principal de ce septième et dernier roman est un adolescent, Jim Grimson, toxicomane et ayant de graves problèmes avec son père. Afin de soigner ses problèmes de délinquance, il se voit obligé de suivre un traitement psychiatrique basé sur ceux d'A. James Giannini et s'identifie au personnage d'Orc le Rouge, l'occasion pour Philip José Farmer d'apporter un nouveau regard sur ce personnage, habituellement présenté comme un monstre, en revenant sur son enfance difficile.
Changement total de registre donc, avec un roman original et surprenant, suivi d'une postface d'A. James Giannini dans laquelle il revient rapidement sur ses travaux.
A noter que l'univers de la saga sera ensuite décliné sous forme de jeux de rôle avec Thoan, édité en 1995 par Jeux Descartes.