Un conflit vraiment bien résumé
J'aime beaucoup Antony Beevor notamment grâce à son ouvrage sur le débarquement et la bataille de Normandie qui figure de loin parmi mes bouquins favoris. Son travail sur la bataille de Stalingrad était remarquable. La genèse de ce livre, c'est le fait que Beevor soit considéré comme spécialiste de la Seconde Guerre mondiale alors qu'il reconnait lui-même des lacunes sur de nombreuses parties du conflit.
Il tente donc d'y remédier en proposant un très gros résumé de l'ensemble du conflit mais également de sa genèse et de ses conséquences. Le plus difficile était évidemment de faire quelque chose à la fois de concis, passionnant et n'omettant pas les éléments les plus importants. Ce bouquin résume toutes les grandes batailles et prend en compte l'ensemble des belligérants.
Les points les plus intéressants demeurent certainement dans le fait que Beevor se sert énormément de l'intime, une fois encore pour raconter les conflits, mais il les imbrique cette fois-ci nettement plus dans des dimensions nettement plus politiques et du pouvoir qui en découle. Le conflit est vu de manière nettement plus stratégique et certaines anecdotes sont particulièrement intéressantes. On découvre le jeu de pouvoir entre les grandes nations belligérantes, les intimidations et surtout l'avènement de la Guerre Froide.
Je sens toutefois Beevor nettement plus à l'aise sur le conflit qui a opposé les Anglais et Américains aux Allemands ainsi que le front de l'Est. Je le sens nettement plus sur une forme de réserve en ce qui concerne le conflit dans le le Pacifique et surtout la guerre sino-japonaise.
On peut noter aussi que dans un tel ouvrage, résumer un tel conflit, même dans cet énorme livre (1330 pages en format poche...) et vouloir se montrer complet est impossible. Certains points abordés mériteraient un ouvrage à eux tout seul par l'auteur. On reste donc par moment sur notre faim car on ne connait pas certaines parties de cette guerre. Et un peu comme Beevor, on découvrirait comme lui les batailles du Pacifique, leurs horreurs, etc.
Mais Beevor reste un formidable raconteur de la Seconde Guerre mondiale, son oeuvre vaut franchement la peine d'être lue. Je regretterai par contre que l'éditeur n'ait pas été plus attentif à la traduction, il y a assez régulièrement des fautes d'orthographe grosse comme des maisons. Une ou deux peut être excusable, mais on dépasse largement la simple coquille dans ce cas.
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