C’est toute l’essence du roman, du bon roman: un laboratoire dans lequel on mène des expériences humaines un peu formelles car dépouillées des interférences par lesquelles la vie réelle brouille un peu les pistes.
On en retire une meilleure compréhension de la réalité humaine.
Ce roman vise juste et la mise en scène sans fioriture me semble permettre d’approcher ce personnage historique ou ce qu’il aurait pu être. Cette dystopie ne me semble pas servir d’autre but. L’auteur possède un vrai talent : je n’apprécie guère son style, mais il sert parfaitement ces buts, de plus sa langue est directe, franche, sans fioriture; il peut aborder tous les thèmes de cette tragédie sans verser dans un pathos inutile, et sans perdre de vue Eva Braun. Peut être est-ce que je me trompe, mais j’ai retrouvé quelque chose de Raskolnikov dans l’étude que l’auteur fait de cette femme; Raskolnikov sans Dieu; comme si l’auteur déployait en elle un universel crédible et interessant, dépouillé de toute origine.