En 2098, les plus puissants de la Terre possèdent tous au moins une premika, ces androïdes plus vrais que nature et dotés d’une intelligence artificielle à la pointe de la technologie. Parfois, l’une d’elles affleure la cote de sentience critique, devenant ainsi trop « humaine » pour rester une simple androïde. Des agents spécialisés en sciences comportementales sont alors dépêchés pour évaluer leur état et, au besoin, les libérer de leurs propriétaires.
C’est pour cette raison que l’agent (notre narrateur) va être envoyé au Québec, où le politicien Théodore Désilets entretient des doutes à propos de sa premika, Angèle, qui démontre un sens de l’humour bien trop développé pour un androïde. Mais ce qui devait n’être qu’un contrôle de routine va se révéler être un cas beaucoup plus complexe…
François Blais, auteur protéiforme déjà bien connu de nos libraires, surgit une nouvelle fois là où on ne l’attendait pas, s’appropriant avec une aisance remarquable le genre de la Science-fiction. Pari réussi pour La seule chose qui intéresse tout le monde, où la SF (fabuleux terrain de jeux) sert avant tout à l’auteur de prétexte pour décortiquer les comportements de ses semblables et poser son œil acéré sur la nature humaine. Le postulat de départ m’a fait penser à la série à succès d’HBO Westworld, mais Westworld n’a pas la chance d’être relevée de l’humour piquant de l’auteur et des références culturelles alternatives de ce dernier, qui raviront les geeks dans mon genre.